Propositions

Prier à partir d’une estampe sur son chemin de vie

Hokusai – Le pont suspendu entre Hida et Etchu (deux villes d’une province située dans la grande île centrale du Japon).

Hokusaï (1760-1849) est l’un des maîtres de l’estampe japonaise. Au fil de nombreux voyages, il saisit paysages et scènes de la vie quotidienne.

Je m’installe confortablement pour le temps de la prière, demandant la grâce de demander la puissance du Seigneur.

         Cette scène met en scène la vie ordinaire, indépendamment de toute référence religieuse. Je prends le temps de l’observer :

Le paysage montagneux et aride. Quelques bouquetins broutent de maigres herbes.

L’horizon partagé entre un ciel azuré, des nuages blancs et une montagne noire qui apparaît comme menaçante

Le pont suspendu entre deux massifs, à une hauteur impressionnante, puisqu’on n’aperçoit que la cime des arbres.

Les deux personnages cherchant leur équilibre sur le pont fragile. Le premier est plus lourdement chargé

Je me mets maintenant à la place de l’un ou l’autre personnage, tout en méditant sur mon propre chemin et je m’ouvre à la prière.

Quels sont mes points d’appui, sur mon chemin de vie, à l’image de ce pont solidement arrimé aux monts qu’il relie ? Je peux me redire les paroles du psaume : « Sois pour moi le solide rocher qui m’accueille, l’endroit où je peux venir à tout moment (…) Oui, mon rocher, c’est toi, tu me protèges avec puissance. » (Psaume 70,3)

Sur mon chemin, qu’est-ce que je transporte, à l’image de l’un ou l’autre des deux personnages ? Que dois-je garder précieusement ? De quoi suis-le encombré, de quoi, peut-être, dois-je me débarrasser pour m’assurer un pas plus agile. Je réentends la Parole de Jésus qui envoie ses disciples sur la route : « Ne vous procurez ni or, ni argent, ni petite monnaie pour en garder sur vous ; ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâtons. » (Mt, 10 ; 9-10)

Ne pas compter sur mes propres sécurités me permet de demander l’aide du Seigneur et de m’appuyer sur sa force. Je médite les paroles de Paul : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. »  (2 Co, 12,9)

Je termine en disant la prière de St Ignace

« Prends, Seigneur, et reçois
Toute ma liberté, 
Ma mémoire, mon intelligence 
Et toute ma volonté.
Tout ce que j’ai et tout ce que je possède, 
C’est toi qui m’as tout donné à toi, Seigneur, je le rends
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté
Donne-moi seulement de t’aimer
Et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit. »

Prier avec l’Epiphanie

L’adoration des mages (1904), Maurice Denis (1870-1943), musée des Beaux-Arts de Dijon

Je me mets dans une attitude de prière et je fais silence.

Je demande  à l’Esprit saint sa lumière pour entrer dans le mystère de cette scène.

Je me rends présent(e) à cette scène, comme le couple qui regarde depuis la fenêtre éclairée à gauche et je me laisse enseigner.

Je regarde le tableau pour lui-même : les couleurs, la lumière, les lignes et la composition, les contrastes, les personnages et leurs postures…

J’observe

– la lumière au centre qui éclaire le nouveau-né et sa mère …

– l’inculturation de la scène dans le 20ème siècle par le décor et les vêtements, à l’exception de ceux des mages…

– le contraste entre les couleurs chaudes de l’intérieur et celles plus froides du décor extérieur…

– le contraste entre la puissance des chevaux, la richesse des vêtements et des cadeaux des mages avec la simplicité de la partie gauche du tableau : une étable,  avec les animaux, la paille et Joseph, Marie et l’enfant Jésus…

– le contraste entre la manière dont les mages sont représentés et leurs postures faites d’humilité, d’offrande, de respect, d’adoration…

– l’attitude de Marie et Joseph, leurs regards tournés vers l’enfant, les mains jointes de Joseph, le geste de Marie qui enveloppe son fils de ses bras protecteurs…

Je mets des mots sur ce que cette représentation me dit de Dieu, de l’humanité …du mystère de l’incarnation… de l’universalité du salut… 

Les mages venus d’Orient sont venus chercher un roi ; ils ont trouvé, reconnu et adoré un nouveau-né, petit, vulnérable, couché dans une mangeoire.

Marie et Joseph ont accueilli cette visite, ils gardent dans leur cœur le mystère, qui les dépasse, de la naissance de ce fils.

Comment cela rejoint-il ma propre vie ?

Je m’adresse au Père ou au Fils ou à l’Esprit pour lui dire ce  qui me vient au cœur.

Je termine ce temps de prière en chantant le psaume 71

Lundi 30 août

Avec une église familière

Voici quelques-unes de nos églises du Berry

Douadic, Levroux, Saint Satur, Torteron

Je prends le temps d’évoquer une église qui m’est familière : mon église paroissiale, celle où j’ai été baptisé, celle où je me suis marié…

Je fais mémoire de sa silhouette, de son espace…Je m’arrête sur un élément liturgique, sur une statue, un tableau…Je vois l’endroit où je m’installe habituellement, où je me sens bien…Je fais mémoire de ce que j’y vis, de ce qui nourrit ma vie spirituelle : la prière personnelle, la prière communautaire, l’écoute de la Parole, les chants, la contemplation d’une œuvre d’art, les sacrements…

L’église bâtiment est le lieu où se rassemble l’église communauté. J’évoque ma communauté habituelle, je vois des visages…Je prie pour chacune et chacun, Je prie pour le/les prêtres qui préside(nt) les célébrations…Je rends grâce pour ce que j’y vis, ce que j’y reçois ; je présente au Seigneur ce qui me manque, ce qui me déçoit…je prie pour les évolutions que je souhaiterais…

Je termine en disant cet extrait de la prière de dédicace d’une église :

« Nous te supplions humblement, Seigneur ; du haut du ciel, répands ta bénédiction sur cette église : qu’elle soit à tout jamais un lieu saint ; répands ta bénédiction sur cet autel : qu’il soit à tout jamais la table préparée pour le sacrifice du Christ.

Ici, Père très saint, que les flots de ta grâce recouvrent les fautes des hommes, afin que tes fils, morts au péché, renaissent de la vie d’en haut.

Ici, que tes fidèles, alentour de la table de l’autel, célèbrent le mémorial de la Pâque et se nourrissent au banquet de la parole du Christ et de son corps.

Ici, que résonne en joyeuse offrande de louange la voix des hommes unie aux chœurs des anges, et que monte vers toi pour le salut du monde, une incessante prière.

Ici, que les pauvres rencontrent la miséricorde, que les opprimés trouvent la vraie liberté, que tous les hommes recouvrent la dignité de tes fils, dans l’espérance de parvenir un jour, pleins de joie, à la Jérusalem d’en haut.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

Lundi 23 août

En préparant le repas

Je me mets en présence du Seigneur et fais silence en moi.

Et je lui demande de pouvoir sentir et goûter sa présence durant ce temps de préparation du repas.

Je commence par mobiliser mes 5 sens : je regarde les produits que je vais cuisiner, leur couleur, leur aspect ; je respire les odeurs ; au toucher, je sens les différences ; je peux goûter et apprécier les saveurs…

Après ce 1er temps, je peux  rendre grâce au Créateur pour la diversité de ces produits qui me sont donnés ; pour ceux aussi qui ont su les cultiver ; pour mon goût pour les préparer…

Ensuite, par l’imagination,  je me rends présent(e) à un repas de Jésus raconté dans l’Evangile. J’imagine la scène et y prends place ; je mobilise encore mes sens : je regarde la table dressée, les mets qui sont apportés, les convives ; j’entends les bruits ; je sens les odeurs ; je goûte les mets, mais aussi l’atmosphère de la scène.

Après avoir imaginé concrètement la scène évangélique, je peux parler au Christ qui est venu partager notre humanité. Je peux Lui rendre grâces d’avoir lui aussi goûter les fruits de la terre, repris des forces en prenant le repas, partager des moments de convivialité… Je peux aussi lui parler et lui confier ce qui m’habite comme à un ami.

Maintenant, je me souviens que le Christ ressuscité m’invite encore à son repas. J’évoque les eucharisties que j’ai partagées. Je considère comment Jésus se fait nourriture pour me donner des forces et me transformer à son image. Je considère comment ce repas eucharistique rassemble la communauté des disciples et l’envoie. Je goûte cette communion avec le Seigneur et avec les autres qui m’est proposée.

Je laisse alors monter la prière qui me vient.

Je termine ce temps de prière en répétant la phrase de l’Apocalypse 3,20 : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. ». Je peux la chanter et la gestuer plusieurs fois à l’aide de la vidéo.

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Après avoir prié ainsi, je reprends quelques minutes à l’écart pour relire ce qui s’est passé : qu’est-ce qui m’a aidé à prier, ou gêné ? A quoi ai-je été sensible ? Ma demande de grâces a-t-elle été exaucée ? Quelle prière est montée en moi ?

Lundi 16 août

avec la « Dormition » de Marie à Solesmes

Laissons-nous  toucher par cette « Dormition » de la Vierge Marie.                                                                Par son « Assomption » elle ne connaitra pas la corruption.

Marie vient de fermer les yeux.  Contemplons-la dans son linceul : son visage, ses mains, son abandon total à la volonté de son Dieu. «  Voici la servante du Seigneur ! » semble-t-elle dire à nouveau.  (Silence)

Ils sont tous là, apôtres,  saintes femmes et peut-être d’autres encore… . D’après leur posture est-ce que je peux les reconnaître? Observons  leurs mains, leurs visages, leurs regards. Allons jusqu’à imaginer  leurs paroles …         « Voici ta mère ! » avait dit Jésus à St Jean. La voici qui nous est donnée à tous et à chacun. (Silence)

Réjouis-toi Marie, comblée de grâce . Le Seigneur est avec toi ! Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de ton sein est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu Prie pour nous, pécheurs, maintenant et à l’heure de la mort. Amen

Lundi 8 août

avec … une autre fresque du Berry

L’église Notre-Dame du Menoux (19ème siècle), située dans le département de l’Indre, offre à ses visiteurs, une approche de la Création haute en couleurs, due à l’inspiration du peintre bolivien Jorge Carrasco. Ce dernier a recouvert, entre 1968 et 1975, voûte et murs, d’une immense fresque de 450 m2 évoquant la force créatrice de Dieu, le monde avant l’homme, mais où l’homme est déjà là en puissance, discrètement représenté sous forme de foetus dans un astre qui tourne.

« L’Art est amour, l’amour c’est la vie, la vie, il faut la vivre et non la subir » Carrasco

Dans le silence de cette église, je contemple la lumière donnée par cette étonnante palette de couleurs variées. Je me laisse surprendre et toucher par ces mouvements où une forme sort d’une autre…

« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre…… et Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne. Dieu sépara la lumière de la ténèbre. » (livre de la Genèse)

Je prends le temps de m’arrêter davantage, d’accueillir le silence qui s’installe en moi  et de contempler ce mystère.

J’entre dans la gratitude et la louange pour ce don qui est fait à l’homme, par amour.

Par la force de sa Parole, le Seigneur a tiré l’univers du néant. Je présente au Seigneur ma vie telle qu’elle est, avec ses obscurités, et je lui demande la grâce d’y mettre sa propre lumière, là où règnent le chaos, l’inconnu et la confusion

Dans la simplicité du cœur et en vérité avec moi-même, je nomme mes zones d’ombre et je Lui exprime le désir de me laisser re-créer par sa Parole de Vie, de me laisser guider pas à pas sans savoir jusqu’où Il me mène.

«L’univers n’a pas surgi comme le résultat d’une toute-puissance arbitraire, d’une démonstration de force, ni d’un désir d’auto-affirmation. La Création est de l’ordre de l’amour. »  Laudato Si’, n°77

Je peux terminer ma prière en m’unissant à ce chant

Lundi 19 avril

Avec « Glorious »

Lundi 12 avril

Avec Jésus et Nicodème

Je me dispose pour la prière. Je peux allumer une bougie, pour accueillir l’évangile du jour qui nous parle de lumière.

La liturgie du jour nous propose de réentendre le début de l’entretien de Jésus et de Nicodème. (Jean, 3, 1-8). Cet épisode du début de l’évangile de Jean va au-delà de l’extrait retenu pour aujourd’hui (Jean, 3, 1-21). Il s’ouvre sur l’évocation des ténèbres : « il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit. » Le discours de Jésus qui clôture l’entretien invite à entrer dans la lumière. : « celui qui fait la vérité vient à la lumière. », en écho au prologue de ce même évangile : « Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme. » (Jn, 1, 9).

C’est cette lumière qu’évoque le tableau de Crijn Hendricksz Volmarijn, peintre hollandais de la première moitié du XVIIème siècle.

Dans ma prière

Je m’arrête sur les ténèbres qui peuvent m’habiter

J’interroge mon rapport aux Écritures: Ai-je l’habitude de les scruter ? Comment me permettent-elles de tourner mon regard vers le Christ.

Comment la Parole peut-elle, sur ma route, m’inviter à une re-naissance, sûr(e) que ta Bonne Nouvelle m’apporte chaque jour du bon et du nouveau ?

Je poursuis en disant cette prière des scouts et guides de France.

Seigneur, Ta parole est lumière sur notre chemin

Seigneur,

Tu nous as donné une terre afin que nous ayons une maison pour vivre. Mais nous oublions trop souvent que nous devons veiller sur elle et que son équilibre est fragile. Donne-nous Ta lumière, Seigneur, et que du haut du ciel, elle éclaire la Terre.

Seigneur,

Tu nous as placé hommes et femmes sur cette Terre afin que nous vivions ensemble les uns avec les autres. Mais nous faisons de nos différences des frontières plutôt que des richesses, des peurs plutôt que des signes d’espérance. Donne-nous Ta lumière, Seigneur, et que du haut du ciel, elle éclaire la Terre.

Seigneur,

Tu nous as donné le ciel et ses étoiles afin que lorsque nous nous perdons seuls dans la nuit, elles éclairent notre route pour revenir vers Toi. Donne-nous Ta lumière, Seigneur, et que du haut du ciel, elle éclaire la Terre.

Seigneur, 

Tu es lumière du monde, permets-nous de l’accueillir et de la transmettre, Fais de nous, à notre tour, des porteurs de lumière sur cette Terre. Merci pour Ta lumière, Seigneur, et que du haut du ciel, elle éclaire la Terre.

Amen.

Avec le Christ, Lumière des Nations, je termine en disant la prière que toute l’Église dit chaque jour : « Notre Père… »

Jeudi 8 avril

Avec les pèlerins d’Emmaüs

Semaine Sainte

Nous vous proposons de prier chaque jour de cette semaine avec un ou deux tableaux du Chemin de Croix d’Anne Courbaud

Vous trouverez l’ensemble dans le diaporama ou le powerpoint ci-dessous.

Lundi 1er février

Prier avec un tableau d’Edward Hopper

Matin au Cap Cod

Edward Hopper (1882-1967) est un peintre de la côte Est des États-Unis. Le Cap Cod est une presqu’île de la côte Est. Hopper est le peintre du silence et de la solitude.

Je me dispose à la prière en prenant le temps de faire silence. Je suis attentif à ma respiration, inspiration et expiration, va et vient régulier entre l’intérieur de mon corps et l’extérieur qui m’entoure…

Je prends le temps de m’approprier le tableau de Hopper :

La maison solidement fondée, protégée par ses bardeaux de bois, ses volets verts fermés

La bow window, ouverte tout en pouvant se fermer, s’abriter derrière ses volets aux couleurs sombres.

Le paysage, étagé : ciel bleu, marqué de quelques nuages ; une forêt dense, en camaïeu verts, et aux profondeurs chargées d’ombre. ; l’herbe, ondulant sous le vent ; la lumière du soleil, bien là, sans que j’en aperçoive la source.

La femme, solidement appuyée sur un bureau, dont la robe est du même rouge que la base de la maison. Je m’arrête sur son corps tendu dans un mouvement retenu, et sur son regard, fixant un point au-delà du paysage du tableau.

En ce temps incertain, où l’avenir peut nous paraître opaque, où les contraintes sanitaires peuvent enfermer, empêcher…je prends le temps de m’interroger sur mes attentes.

Comment, dans ces temps où les relations sont distanciées, est-ce que je reste tourné vers l’extérieur, vers les autres ?

Quels sont mes appuis ? Je peux évoquer celles et ceux qui m’aident à vivre ces temps difficiles. J’évalue les appuis que sont pour moi la prière, l’écoute de la Parole, l’eucharistie…

Quelle est la part, dans mon aujourd’hui, de l’ouverture et de la fermeture, de l’ombre et de la lumière ?

Je prends la place de la femme dans le tableau et m’interroge : vers quoi, vers qui se tend mon regard ?

Je me tourne vers la Parole, Parole de promesse, nous invitant à la patience dans l’attente, et dans l’attention à ce qui est déjà là. Je lis ces différents extraits, et je choisis celui qui me rejoint aujourd’hui, pour le répéter, le méditer…

« Mon âme attend plus surement le Seigneur qu’un veilleur n’attend l’aurore. » (Psaume 129, 6)

« La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer et l’on ne dira pas : « Voici : il est ici ! ou bien : il est là ! ». Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc, 20, 20-21)

« Soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il frappera. » (Luc, 12, 36)

« Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. » (Jc, 5, 7)

« Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne où paraîtra que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. » (2P, 1, 19)

Je m’adresse au Seigneur comme à un ami et peux lui confier celles et ceux qui se trouvent dans une attente douloureuse.

Et je m’adresse au Père, en m’arrêtant un peu plus longuement sur « que ton règne vienne. »

Lundi 25 janvier

Prier avec une oeuvre d’art

Jean Boucher-Les adieux de Pierre et Paul-église St Bonnet-Bourges

Je prends le temps de la prière devant ce tableau qui met en scène la rencontre de Pierre et Paul au moment du martyre de Pierre à Rome.

Le tableau est divisé en 3 bandes horizontales d’inégale importance :

  • une bande en haut avec le ciel et deux anges portant des couronnes,
  • une bande centrale comme une barrière de soldats rappelant le contexte de la persécution
  • et une bande plus importante mettant en scène Pierre et Paul.

Je regarde ces deux grandes figures de l’Eglise qui sont ici représentées. Je vois leurs différences d’âge, de position et leurs points communs.

Je me remémore l’histoire de Simon, ce pêcheur de Capharnaüm que Jésus nomme Pierre, pierre sur laquelle il bâtit son Eglise. Je considère son tempérament, sa rencontre avec le Christ, son compagnonnage avec lui comme apôtre, sa mission.

Je me remémore aussi l’histoire de Saul, ce juif de langue grecque, un érudit qui persécute les chrétiens et qui, converti sur le chemin de Damas, va devenir Paul, l’apôtre des païens. Je considère aussi qui il est, sa conversion, puis son témoignage, ses voyages, son engagement total pour l’annonce de l’Evangile de Jésus-Christ.

e comprends leur différence de culture. Je me remémore aussi les divergences qu’ils ont pu connaitre, en particulier le conflit quant à l’attitude à prendre vis-à-vis des païens convertis qui eut lieu à Antioche, comme en parle la lettre aux Galates (Ga 2,11-21).

Je me souviens aussi de l’unité de l’Eglise naissante préservée. Je contemple la poignée de mains entre les deux hommes au centre de la partie basse du tableau,

leurs regards qui se croisent, le lien très fort qui les unit.

Au-delà de leurs différences, c’est leur appartenance au Christ qui  les réunit.

Je laisse maintenant ce que j’ai contemplé se refléter sur l’Eglise d’aujourd’hui. Si je suis baptisé, je fais partie de cette Eglise, avec ce que je suis mon histoire, ma sensibilité, mes talents, mes faiblesses aussi. Je la regarde telle qu’elle m’apparait aujourd’hui dans sa diversité

Et je parle au Seigneur en laissant monter la prière qui me vient.

Je peux rendre grâce  pour le trésor de la foi qui m’a été transmis depuis le témoignage des apôtres…

Je peux demander pardon pour toutes les divisions qui abiment l’unité dans l’Eglise…

Je peux demander d’être artisan d’unité là où je suis…

Je peux prier pour l’unité des chrétiens, alors que se termine la semaine de prière à cette intention.

Prière pour l’unité des chrétiens – 20 janvier

Dieu notre Père, par le Christ et à travers nos frères et sœurs, tu nous révèles ton Amour. Ouvre nos cœurs pour que nous puissions nous accueillir dans nos différences et vivre le pardon. Accorde-nous la grâce de former un corps uni ; et que tous ensemble, nous soyons un reflet du Christ vivant.

Lundi 11 janvier

Prier avec l’évangile du jour- Marc (1, 14-20)

Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez- vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Je prends le temps de me disposer pour ce temps de prière : 

  • Je choisis le lieu approprié et l’heure qui me convient. Je peux aussi décider du temps que je veux consacrer à ce temps. 
  • Je peux aménager le cadre : une bougie, une image à contempler, un fond musical, peut-être…

Nous prions avec l’Évangile proposé ce jour à l’Église universelle.  Je me sens solidaires de tous les croyants.

Je lis lentement le texte et prends le temps de l’intérioriser.

J’entends d’abord la proclamation de Jésus. 

« Les temps sont accomplis » C’est aujourd’hui que Jésus s’adresse à moi. Suis-je prêt à l’écouter, ce jour, dans mon quotidien ?

« Le règne de Dieu est tout proche. ». J’entends la promesse de Jésus. Il ne s’annonce pas lui-même, mais proclame la survenue du Royaume, déjà là et pas encore. Quels sont les signes du Royaume que je perçois, aujourd’hui ?

« Convertissez-vous ». Suis-je prêt à répondre à l’appel de Jésus et à me tourner vers lui ?

Nous sommes au tout début de l’Évangile, au tout début de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Je contemple Jésus, seul, et pressens son besoin d’être aidé dans la mission, et de susciter des disciples, des ouvriers pour la moisson.

Je contemple alors la scène de l’appel.

Je vois le lac de Tibériade, la mer de Galilée…Ses eaux qui ondulent sous la brise. Le rivage verdoyant. Et le vois les pécheurs au travail, reproduisant avec aisance les gestes ancestraux de lancer les filets, ou de les réparer.

Jésus qui s’adresse à des hommes humbles, laborieux, s’acquittant de leur tâche quotidienne. Des frères travaillant dans de petites entreprises familiales. Jésus vient nous visiter dans l’ordinaire de nos vies

J’entends l’appel de Jésus, adressé à Simon et André. Jésus ne parle pas à des anonymes, mais s’adresse à chacun par son prénom. Et moi, est-ce que je me sens appelé personnellement par Jésus ? 

Je m’arrête sur la phrase : « je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. ». Jésus connaît les talents de ces hommes, artisans pêcheurs…Il veut mobiliser leurs talents pour l’annonce de l’Évangile.

Ainsi ils sont appelés à continuer d’être eux-mêmes, tout en commençant une vie nouvelle et inattendue. Et moi, quels sont les dons que je peux mettre au service de l’annonce de la Parole ?

« Ils le suivirent » ; « ils partirent à sa suite ». Comment est-ce que je réagis à la soudaineté de la réponse donnée ? Et moi, que suis-je prêt à laisser pour suivre le Christ ?

Je relis l’ensemble du texte

Dans une prière personnelle, je confie au Seigneur les appels que je ressens, ma facilité ou mes résistances pour y répondre…

Je peux terminer en confiant ma prière à Marie, elle qui a su dire oui… « Je suis la servante du Seigneur… »

Je vous salue Marie…

Lundi 30 novembre

Prier avec Arcabas et Jean-Baptiste

En ce début d’Avent, laissons-nous toucher par la figure de Jean Le Baptiste, en contemplant cette œuvre du peintre Arcabas (1926 – 2018).

Il est étrange ce personnage à la barbe foisonnante et aux cheveux dressés. Hirsute et couvert de peaux de bête, sa couleur brune en fait un terreux. Il s’accorde avec le camaïeu de bruns qui occupe une bonne partie du tableau et évoque la terre.

C’est Jean Baptiste, le fils d’Elisabeth et de Zacharie, le dernier prophète de l’Ancien Testament ; il s’est retiré dans le désert de Judée.

L’évangile de Marc parle ainsi de lui : « Jean le Baptiste parut dans le désert, (1,4) … Jean était vêtu de poil de chameau avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » (1,6)

Le regard est d’abord attiré par le visage. Tout son être est tourné vers la croix qui occupe la partie droite du tableau, mais le prophète tourne son visage vers nous. Les yeux, la bouche aux teintes lumineuses jaillissent de ce visage foncé. Sa bouche, en forme d’anneau, est grande ouverte.

Manifestement c’est d’une voix forte qu’il parle ; et son appel retentit encore aujourd’hui.

« C’est lui dont avait parlé le prophète Isaïe quand il disait : « Une voix crie dans le désert : « préparez les chemins du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » (Mt 3,3)

Au centre du tableau, ses bras pointent deux directions. Les index levés  vers ce qu’il indique accentuent la force de son geste.

Le bras droit est replié et dirigé vers le haut, vers le ciel. La main se trouve éclairée par le fond doré qui entoure toute la personne de Jean Baptiste. Car l’impression d’ensemble du tableau n’est pas sombre ; l’or et les couleurs chaudes occupent le centre et le rendent lumineux. La croix aux couleurs de la terre  fait partie de cet ensemble lumineux. Elle s’élève, entre un fond noir et une grande tâche jaune d’or qui rejoint l’or qui entoure le prophète. Elle réunit ainsi l’ombre et la lumière, comme les deux faces d’un même mystère, fait de mort et de résurrection.

C’est donc une bonne nouvelle que Jean Baptiste vient proclamer. Habité par l’Esprit Saint, il annonce la venue du Messie, du Sauveur qu’attend Israël.

Lorsque l’ange apparait à Zacharie dans l’évangile de Luc, il parle de Jean ainsi : «Il sera grand devant le Seigneur … il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère ». (1,15)

Et voici ce qu’annonce Jean : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ;  je ne suis pas digne, de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau,  lui vous baptisera d’Esprit Saint. » (Mc 1,7)

L’autre bras, lui, est tendu, ce qui le rend plus péremptoire. Il est comme le prolongement de la bouche. La main de couleur sombre et l’index pointé accentuent le côté impératif du discours.

Jean Baptiste annonce une bonne nouvelle mais il est aussi porteur d’une interpellation qui dérange. Il appelle à reconnaître son péché, à se convertir, à changer pour accueillir le Règne qui vient.

« Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. » (Mc 1,4)

Après ce regard sur l’œuvre d’Arcabas, adressons au Seigneur notre prière

Je prends un temps de silence pour laisser remonter ce qui me touche. J’en parle au Seigneur.

Et je lui adresse ma prière : peut- être un ‘merci’ pour sa venue dans notre humanité… un ‘pardon’ pour ce qui en moi retarde la venue de son règne… un ‘s’il te plaît’ pour demander de voir ce qui est à changer dans ma vie …

Je termine par une prière vocale ou en écoutant le cantique de Zacharie.

Lundi 2 novembre

L’appel à la sainteté

Dans son exhortation apostolique sur la sainteté, le pape François médite l’Évangile des Béatitudes et nous propose cette formulation.

Être pauvre de cœur, c’est cela la sainteté !

Réagir avec une humble douceur, c’est cela la sainteté !

Savoir pleurer avec les autres, c’est cela la sainteté !

Rechercher la justice avec faim et soif, c’est cela la sainteté !

Regarder et agir avec miséricorde, c’est cela la sainteté !

Garder le cœur pur de tout ce qui souille l’amour, c’est cela la sainteté !

Semer la paix autour de nous, c’est cela la sainteté !

Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile même s’il nous crée des problèmes, c’est cela la sainteté !

Pape François La joie et l’allégresse.

En ce temps de la Toussaint, je prends le temps de me poser, de me reposer dans le Seigneur. Je fais silence en moi pour réentendre cet appel à la sainteté.

Je lis le texte lentement, je me rends attentif à chacun des termes repris de l’Évangile et employés par le pape François avec des verbes d’action. L’appel à la sainteté est une invitation à agir, à se faire porteur, en actes, de la Bonne Nouvelle.

Je m’arrête d’abord sur les termes qui font le plus écho en moi. Et je m’interroge…Pourquoi est-ce ce mot, ces mots qui me retiennent ? Est-ce pour moi l’indication d’un chemin facile, ou, au contraire, le rappel d’une exigence avec laquelle j’ai du mal ?

Le pape François nous rappelle aussi combien le prochain nous aide à percevoir les chemins de sainteté. Il est « une sainteté de « la porte d’à côté », de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, « la classe moyenne de la sainteté. » (La joie et l’allégresse, n° 7).

Je prends le temps de contempler mon entourage, de faire mémoire, en cette journée des défunts, de celles et ceux qui m’ont quitté.

Et je rends grâce de la présence de Dieu que les vivants et les morts me révèlent, des voies de sainteté qu’ils m’ouvrent.

Je peux reprendre le texte sous la forme d’une prière de demande : « aide-moi, Seigneur à être pauvre de cœur, à réagir avec une humble douceur… ».

Je termine en disant le Notre Père, en communion avec tous les croyants, « fils du Père » qui nous appelle à la sainteté

Lundi 19 octobre

Prier avec Sainte Bernadette

« Jésus, venez croître en moi, malgré mes résistances. »

« Jésus est mon modèle. Jésus est ma force. Jésus est ma vraie consolation . »

« Esprit saint, qui nous faites sentir ce que nous sommes; faites-nous connaître, aimer et demander ce que nous devons être. »

« Pourquoi moi, si ce n’est pour vous ? Alors, si c’est moi, ce n’est que pour vous »

« Elle me regardait comme une personne qui parle à une autre personne »

« Je ne vous promets pas le bonheur de ce monde, mais celui de l’autre monde »

1e Lettre de Paul aux Thessaloniciens 1 Th1, 1-5b

Paul, Silvain et Timothée, à l’Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père
et dans le Seigneur Jésus Christ.
À vous, la grâce et la paix.

    À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous,
en faisant mémoire de vous dans nos prières. Sans cesse,  nous nous souvenons que votre foi est active,
que votre charité se donne de la peine,
que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père.
    Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui.
    En effet, notre annonce de l’Évangile
n’a pas été, chez vous, simple parole,
mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude.

Je me dispose à la rencontre du Seigneur à travers les paroles de Ste Bernadette et le texte de Paul.

Et je prends un instant pour méditer dans mon coeur.

Quelle parole me touche, me rejoint aujourd’hui, me questionne ou m’éclaire ? J’en parle au Seigneur.

Je rends grâce pour le témoignage simple et plein de foi de Bernadette et je prie avec

sa prière :

Jésus seul pour But,

Jésus seul pour Maître,

Jésus seul pour Modèle,

Jésus seul pour Guide,

Jésus seul pour Joie,

Jésus seul pour Richesse,

Jésus seul pour Ami !

Lundi 5 octobre

Prier avec une oeuvre d’art

Prenez le temps de contempler avant de recevoir le texte d’accompagnement !

Oeuvres de Bénédicte de Dinechin, exposées à la Maison de la Parole jusqu’au 16 octobre. Entrée libre tous les jours de 15h00 à 18h00.

Texte proposé par Bénédicte de Dinechin lors du vernissage de l’exposition à Bourges

L’Eglise propose sept sacrements : le baptême, l’eucharistie, la pénitence, la confirmation, le sacrement des malades, l’ordre et le mariage.

Ils sont tous gratuits. A mon sens, il en existe un huitième, encore plus gratuit que les autres, puisqu’il n’est même pas nécessaire d’être baptisé pour en bénéficier.

C’est le sacrement de la Beauté.

Dieu est infinie beauté, au point que les séraphins, premiers dans l’ordre de la hiérarchie céleste, doivent être munis de trois paires d’ailes ignifugées pour contempler sa présence : une paire pour protéger le visage, une pour voler, la troisième pour protéger les pieds.

Pour qui veut bien la voir, la beauté de l’univers est le reflet,le murmure de la beauté de Dieu. Elle a pour fonction et pour effet d’élever l’âme des humains, créés à l’image de Dieu et appelés à sa ressemblance.

Il est dit des anachorètes, des pères du désert, qu’ils inhalaient la Parole et exhalaient la prière. C’est ce que fait chaque artiste, à sa façon, croyant ou non ;

ça n’a aucune importance qu’il soit croyant. Dieu se fout qu’on croie en lui. Il est Personne, pas concept. Il a tendance à préférer qu’on le croie.

L’artiste inspire, inhale la beauté du monde…plutôt un tout petit morceau d’elle, et l’expire, l’exhale par la réalisation de son oeuvre. Dieu étant source et destination de tout amour et de toute beauté, chaque artiste lui rend hommage, même à son insu. C’est lui le ministre du huitième sacrement, tout aussi médiocre qu’il soit à titre personnel, ce qu’il partage avec tous les ministres de tous les cultes…

Etre artiste ne se décide pas. Ce n’est pas du registre du développement personnel. On ne se met pas à la peinture ou à la sculpture, on est pris, attrapé par elle.

Francois Varry, sculpteur

(écrit à l’occasion de la bénédiction d’une petite vierge, et transmis par facebook par un autre sculpteur Nicolas Bouriot )

Lundi 21 septembre

Prier avec un chant

L’eau vive de ton puits, où la trouverai-je? Ce qui manque à ma vie, donne-le moi.    Bis

Pour la trouver, je vais creuser
Le grand désir au fond de moi.
Tout un désert à traverser
Le silence à chaque pas.

Pour la trouver, je vais laisser
Ce qui me gêne pour aimer.
Mauvais regards et préjugés,
Un défi à relever.

Pour la trouver, je vais offrir
Mes pauvretés et mes talents.
Un univers à découvrir,
Une vie comme un présent.

Pour la trouver, je vais partir
Quitter les chemins balisés.
Changer de cap pour accueillir
Un marcheur à mes côtés.

Je me mets en présence du Seigneur

Comme le psalmiste, je peux redire au Seigneur : « Mon âme a soif de toi » (ps 62)

Je peux me remémorer aussi la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob (Jean 4) et entendre la parole de Jésus : « Si tu connaissais… qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive ».

Quelle est cette recherche d’ « eau vive » qui habite l’être humain et qui le laisse sans repos ?

Le chant parle d’actions à mener pour trouver cette eau vive.

Je les relève : creuser le désir – traverser le désert et marcher en silence – laisser ce qui me gêne pour aimer – offrir mes pauvretés et mes talents, accueillir la vie comme un présent– partir, quitter, changer de cap.

Qu’est-ce qui résonne pour moi aujourd’hui ? Qu’est-ce qui rejoint ce dont j’ai besoin ?

A la fin le chant parle d’« Accueillir un marcheur à mes côtés ».

Jésus est Celui qui est venu marcher à nos côtés. Vivant, il continue d’être avec nous. 

Comment je vis cette foi en sa présence ? Comment j’entretiens ma relation avec Lui ?

Je peux lui parler comme à un ami et Lui dire ce que je cherche, ce qui me manque….

Je termine ma prière en prenant le refrain de Taizé :

« Mon âme se repose en paix sur Dieu seul : de lui vient mon salut. Oui, sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix. »

Lundi 7 septembre

Prier avec le temps des récoltes

En ce temps où les vendanges commencent, relisons la finale du livre d’Amos. (9, 13-15). Le livre d’Amos est surtout consacré à la dénonciation des infidélités d’Israël et à un appel à la conversion. Il s’achève par cet oracle de restauration et de salut

Voici venir des jours – oracle du Seigneur – où se suivront de près laboureur et moissonneur, le fouleur de raisins et celui qui jette la semence. Les montagnes laisseront couler le vin nouveau, toutes les collines en seront ruisselantes.

Je ramènerai les captifs de mon peuple Israël ; ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront ; ils planteront des vignes et en boiront le vin ; ils cultiveront des jardins et en mangeront les fruits.

 Je les planterai sur leur sol, et jamais plus ils ne seront arrachés du sol que je leur ai donné. Le Seigneur ton Dieu a parlé.

Alors que bien des inquiétudes marquent cette rentrée, la nature généreuse s’offre à notre récolte. Sans renier la nécessaire lucidité sur les difficultés de l’aujourd’hui, je prends le temps de contempler les fruits de la fin de l’été. Je peux en choisir un, que j’aime particulièrement, réellement ou mentalement…Je le prends en main, m’arrête sur les nuances de sa couleur, sur son parfum, sa saveur et je rends grâce pour les dons de la nature.

Je relis lentement le texte d’Amos. Je suis sensible à l’expression du futur qui dit la promesse ; je m’arrête sur ce qui suggère l’abondance, la satiété ; je contemple l’action conjointe de Dieu (qui s’exprime en disant « je «) et des hommes (désignés par le « ils ») qui collaborent à ce travail de restauration. Dieu a l’initiative mais a besoin de notre collaboration.

Puis j’évoque devant le Seigneur ce qui a besoin d’être restauré en moi, et dans mon environnement.

Je termine par le Notre Père en insistant sur la demande « que ton règne vienne ».

Lundi 31 août

Prier avec un témoignage

« Elle m’a regardée comme une personne » (sainte Bernadette de Lourdes )

Un modeste tract apposé sur un panneau sous le porche de l’église annonce le témoignage du Père Jean-Philippe Chauveau, prêtre de la Communauté saint-Jean, ainsi que la présentation de son dernier livre : « Qui leur jettera la première pierre ? »

Le Père Jean-Philippe possède un langage à l’image de sa vie – rude.

Direct, il relate, sans fard, son itinéraire : problème familial avec l’alcool, divorce des parents, placement à l’âge de 5 ans chez des « bonnes » sœurs, où le dressage fait office d’éducation. Il réintègre le domicile paternel où vit maintenant une nouvelle épouse mais le  climat violent, le manque de tendresse, le dénigrement permanent, lui font préférer la rue et ses dangers. A 12 ans, il est violé par un homme rencontré au fil de ses errances

Dénoncé par sa grand-mère paternelle qui approuvait tous les choix de son fils, Jean-Philippe est envoyé en maison de correction, pendant 2 ans, ce qui ne lui fait pas oublier son rêve de devenir danseur , mais le refus de son père qui crie au scandale, l’oriente vers un apprentissage pour devenir cuisinier. La vie familiale étant toujours trop lourde, il quitte la maison à l’âge de 17 ans et trouve un emploi chez Peugeot.

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (psaume 21)

Jurga

C’est là que Jean-Philippe rencontre son « premier vrai chrétien », qui témoigne réellement de ce en quoi il croit… La foi qu’il avait laissée de côté grandit en lui. Lors d’un pèlerinage à Lisieux, il vit une vraie rencontre avec Marie. Son regard abîmé sur et par les hommes avait besoin d’elle pour qu’il renoue avec Jésus.

Ayant surmonté avec l’aide d’encouragements divers tout ce qui l’entravait, il rejoint une communauté naissante « Venez et voyez » et est ordonné prêtre en1982 à Paray-le-Monial.

« Tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée »

Sa première mission le conduit à accompagner des toxicomanes et il s’avoue parfois désemparé face à des situations hors normes. Puis il fonde l’Institution Saint-Jean Espérance à Pellevoisin en 1987, lieu d’accompagnement  de jeunes, désireux de sortir de la drogue

Nommé Vicaire à la paroisse sainte Cécile à Boulogne-Billancourt, il rejoint « Aux captifs, la libération » association humanitaire au service des personnes de la rue et des personnes en situation de prostitution.

Auc captifs la libération-Bernardins

En 2016, il fonde la Maison fraternelle Magdalena et dans le cadre des « Tournées du Coeur » se rend, la nuit, avec des bénévoles et au volant d’un camping-car, à la rencontre des personnes prostituées transgenres du bois de Boulogne. Il y offre un lieu d’écoute autour d’un café. La Maison Magdalena invite celles qui en font la demande, à ré-apprendre à vivre dignement en ayant un projet de vie

« Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir »

Max Ernst La ville petrifiée

Le « Padre » comme on l’appelle, se dit être un résilient par grâce. Son sourire, son authenticité, sa joie d’annoncer l’Amour gratuit de Dieu et de transmettre l’Espérance lui gardent un dynamisme certain et contagieux puisque de nombreux bénévoles l’ont rejoint, hommes et femmes, sur différents terrains, au Nom du Christ.

Tous nos cris d’hommes, l’angoisse face à la souffrance, la révolte devant l’absurdité du monde ou le silence de Dieu, tous ces cris d’hommes nous apprennent que même au plus noir de notre révolte, Dieu est présent et crie avec nous…

Après lecture de ce témoignage et après avoir écouté ce chant, je me dispose à la prière et je me laisse conduire par tout ce qui a pu faire écho en moi pour m’adresser au Seigneur :

Seigneur, je te rends grâce pour ton regard de tendresse posé sur chacun(e) de nous et pour les rencontres providentielles qui mènent à te connaître et qui peuvent changer nos vies.

Seigneur, accorde-moi la grâce de me présenter à toi dans ma vérité, sous ton regard aimant et miséricordieux.

Je te remercie pour ta patience et la possibilité de répondre à ton appel au-delà de la blessure secrète de mon cœur.

Dispose mon cœur à l’écoute fraternelle, accorde-moi d’offrir une présence en ton nom, sans rien attendre

Tu es venu me chercher.

Passé de l’ombre à ta lumière,

j’ai mis mon espoir en toi...

Lundi 24 août

Prier avec ma vie quotidienne

Aujourd’hui je vais entretenir le lien d’amitié avec Dieu en prenant un temps de pause-prière, pour éviter de vivre sans m’arrêter, sans réfléchir à ce que je fais.

Durant ce temps je vais relire mon existence quotidienne avec les yeux du Seigneur et j’apprends à aimer ma vie avec le cœur du Père. J’exprime au Seigneur ma joie de le rencontrer.

D’abord, je me réjouis, je rends grâce de tout ce qui m’est donné.

Après un temps de silence, je laisse remonter à ma mémoire ce qui a été vivant durant cette journée, ce qui a été en relation avec d’autres, ce qui a nourri la paix, la joie… ( signes de la présence du Seigneur que je reconnais dans ma journée)

  • Je me réjouis de ce que j’ai reçu des autres dans la journée. (une invitation à me réjouir de choses les plus habituelles. Tant de choses me sont données grâce aux autres !
  • Je me réjouis des bonnes choses que j’ai faites (sans fausse humilité. Cela peut être de goûter d’avoir pu réaliser simplement le travail qui est le mien, une présence, une écoute, un soutien que j’ai pu apporter… de toute action, toute pensée qui ont été dans le sens du bon, du vrai, du beau dans ma journée.)
  • Je me réjouis des bonnes choses que d’autres ont faites pour d’autres. Tout ceci me fait monter au cœur un merci à la vie.

En prenant bien conscience que ce n’est pas Dieu qui fait ces évènements, c’est bien moi ou les autres, mais je dis merci à Dieu car il est la source de toute bonté, vérité, justice.

Ensuite je discerne pour avancer

D’abord je sonde mon cœur . Comment je me sens ? Dans la joie, dans la tristesse ? Avec un goût amer ? Quel sentiment m’habite? En regardant ce moment écoulé, qu’est-ce qui reste ? Quelle est la météo de mon cœur ?

 Je repère ce qui est à l’origine de cela. Je prends la distance nécessaire pour regarder tout cela de plus loin

Puis je discerne pour ne pas en rester là.

  • Si cela provoque des sentiments positifs : joie, paix, confiance en moi, en Dieu, dans les autres, c’est le signe que quelque chose de bon est à garder, à poursuivre, signe d’un chemin à prendre ou à continuer.
  • Si cela provoque des sentiments négatifs comme la tristesse, le découragement,  etc., il ne faut pas en rester là mais en tirer profit. Car cela m’indique peut-être un chemin à ne pas prendre et même au contraire une invitation à prendre le contre-pied. Cela m’indique peut-être un pardon à donner ou à demander. Agir ainsi, c’est faire comme les disciples d’Emmaüs : ils exposent leur amertume à quelqu’un et faisant cela, quelque chose va s’éclairer.

Et après … ?

Je regarde mon agenda, le travail à faire, les rencontres à venir. Je confie à Dieu la journée du lendemain. Ce sont des choses joyeuses ? Ce sont des événement plus difficiles ? Alors je les confie à Dieu.

Cette forme de prière fait de Dieu le compagnon de ma vie

Dieu ne fera pas les choses à ma place. Mais sa présence sera ma force et ma joie.

Je termine ce temps de prière avec un Notre Père

Lundi 17 août

Prier en contemplant un chapiteau

Détail d’un des chapiteaux de la basilique Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand

La basilique Notre-Dame du Port offre de nombreux chapiteaux historiés datant du 12 siècle. Sur l’un d’eux est noté le nom du sculpteur : Robertus. Ces chapiteaux sculptés livrent la foi de ceux qui les ont commandés (le chapitre des chanoines de la basilique) et peut-être celle du sculpteur lui-même ; aussi ils peuvent nous aider encore à entrer dans l’intelligence des scènes évangéliques qu’ils représentent.

La face du chapiteau que nous allons contempler est une des 4 faces du chapiteau qui évoque la « Jérusalem céleste ». Sur les autres faces, on peut voir un ange sonnant de l’oliphant, deux anges maintenant ouvertes les portes de la Cité sainte et un ange tenant un grand livre ouvert.

Mais regardons particulièrement cette dernière face.

J’entre en prière en me tournant vers le Seigneur

Je lui demande de fortifier mon espérance en la résurrection des morts.

Je regarde le personnage central. Il porte une auréole crucifère. Je vois ses yeux bien ouverts, ses grandes mains ; il tient dans ses bras, tout contre lui un personnage  comme un nouveau-né.

Je regarde ce personnage enveloppé dans un suaire dont les bandelettes ne sont pas encore défaites. Il porte  une auréole et ses yeux sont aussi grand ouverts. En dessous on peut voir un sarcophage vide.

La mort de l’un comme de l’autre est évoquée mais ce sont des vivants.

Les deux autres personnages de chaque côté donnent le sens de cette scène. Dotés d’une auréole et  d’ailes, ce sont des anges qui tiennent chacun une tablette, avec une inscription en latin. Celle-ci peut être traduite ainsi: « Marie est honorée dans le ciel ».

Je me laisse toucher par cet accueil de Marie dans les bras de son Fils.   C’est comme une nativité inversée. Je peux me remémorer les icônes représentant la naissance de Jésus, Marie et  à ses côtés l’enfant Jésus lui aussi souvent représenté avec des bandelettes et couché dans un tombeau.

Qu’est-ce que cette représentation évoque en moi ? La vie plus forte que la mort ? La tendresse du Seigneur ? La plénitude de celle qui se retrouve à bon port, dans les bras du Christ ?…

Mais le regard de Jésus ne se porte pas sur sa mère ; Jésus regarde loin devant lui. Il nous regarde. Comment ce regard me rejoint-il ?

Avec la fête de l’Assomption, nous célébrons Marie préservée de la corruption du tombeau, « Marie élevée en corps et en âme à la gloire céleste. » (La Foi Catholique n° 410). La mère de Jésus est la première à naître à la vie nouvelle, mais elle ouvre la voie. Nous aussi sommes  sauvés en Christ et promis à la vie éternelle. Cette espérance est-elle la mienne ?

Quelle prière  ce chapiteau suscite-t-il en moi ? Je peux m’adresser  au Père,  ou au Fils, ou  à l’Esprit ou à Marie…

Je termine ce temps par une « Je vous salue Marie » ou un chant à Marie.

Lundi 10 août

Prier avec mes vacances

« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? (Matthieu, 5, 13)

Je prends le temps de m’arrêter sur cette photo d’un marais salant.

         L’eau de mer, bleue, souvent colorée d’une algue rouge.

         Le marais patiemment construit pour installer les bassins d’évaporation.

         Le simoussi, cet outil que le saunier manie, pour collecter le sel.

         Les pyramidons de sel, savamment construits par le paludier

Je médite alors sur l’alliance des dons reçus de la nature et du travail de l’homme :

  • Le don de l’eau salée.
  • Le don du soleil permettant l’évaporation.
  • Le travail du saunier qui, l’hiver, prépare et entretient le marais. Le travail quotidien, l’été, pour récolter le sel. Un travail rythmé par les saisons, tributaire du climat, désireux de recueillir un produit de la nature, dans le plus grand respect de celle-ci. Un travail qui prend soin de la maison commune.

Cette alliance du don reçu et du travail fourni par l’homme fait écho à ce que nous entendons lors de l’eucharistie où nous présentons les offrandes « fruits de la terre et du travail des hommes. ». Cette alliance nous rappelle, pour nos vies, le lien de la grâce et de la tâche. Nous recevons beaucoup gratuitement, et sommes appelés à faire fructifier ces dons reçus par notre travail et nos engagements. L’Évangile nous dit que nous sommes le sel de la terre mais qu’il nous appartient d’en entretenir la saveur.

Je me tourne alors vers le Seigneur pour rendre grâce de ce que je reçois, tout en m’interrogeant sur ce que je fais de ce qui m’est donné. Je demande l’aide du Seigneur pour ne rien laisser perdre…

Seigneur, merci pour tes grâces. Donne-moi force, discernement et sagesse pour être à la hauteur des tâches que tu me confies

Lundi 3 août

Prier avec un texte littéraire

« A peine on avait poussé la porte du parc, qu’entre les branches des buissons on voyait blotties de grosses « boules de neige », comme le jardinier disait à Jean qu’elles s’appelaient, mais qui cueillies ne fondaient pas dans sa main, qui restaient toute blanches et aussi grosses dans les vases de la salle à manger. Jean pensait vaguement qu’on était arrivé enfin à ces jours où rien ne changerait plus, à partir desquels sa mère resterait éternellement jeune et lui éternellement libre et gai, dans le même soleil ardent immuablement établi sur la terre. »

(Marcel Proust)

Je prends ce temps pour prier avec ce qui se présente à moi, au fil de ma lecture, et je me mets sous le regard du Seigneur…

Je reviens sur le texte et le lis à nouveau lentement en m’imprégnant du poids des mots contenus dans ces quelques lignes toutes de simplicité, et j’imagine la scène.

Le parc, les buissons de fleurs, un enfant – Jean -, sa mère, le jardinier, la journée ensoleillée…

Me voici là dans le parc, après en avoir poussé la porte. Je reconnais ces fleurs d’un blanc éclatant ou délicatement teinté de rose.

Je suis touché (e) par la fraîcheur juvénile de la remarque intérieure de Jean qui semble vérifier que bien que portant ce nom curieux  de « boule de neige », la fleur, après avoir été cueillie, reste entière…

Je me laisse rejoindre par le bonheur tout simple de Jean et son désir de figer cet instant de vie pourtant si ordinaire, mais comme inondé de bonheur…

Pour prolonger ce moment de grâce, j’écoute cette mélodie de Gabriel Fauré, simple, élégante et sans emphase où se retrouve l’émotion contenue présente dans le texte…

En écho à cette atmosphère douce et paisible, je me dispose à présent à redécouvrir et à goûter ce qui, dans ma vie, m’invite à dire « merci » à Dieu pour tout ce qui m’entoure habituellement et dont je ne mesure pas toujours la valeur.

Peut-être un souvenir précis va-t-il revenir à ma mémoire, lointain mais rendu à nouveau présent…

Seigneur, je te rends grâce pour tout ce qui m’est donné, pour ce qui est à ma portée, pour ces petits moments de bonheur qui font la vie et la rendent belle.

Je te rends grâce pour la perfection d’une fleur, la joie du partage de la tendresse, l’émerveillement d’un enfant, la musique et les artistes qui la servent, ceux et celles qui ont des talents pour écrire et qui nous font découvrir la beauté des mots.

Béni et Loué sois-tu, Dieu notre Père !

Lundi 27 juillet

Prier avec une mosaïque

Mosaïque du XIIème siècle. Abside de la basilique Saint-Clément de Rome

Je fais le signe de croix et me tourne vers le Seigneur.

Je contemple cette mosaïque

Son fond or diffuse une lumière dorée. La croix occupe une position centrale et structure l’ensemble. Véritable arbre de vie, elle relie le ciel et la terre et irrigue de sa présence tout l’espace.

Autour de la croix se déploie une vigne luxuriante qui remplit l’abside de ses 50 volutes.

Quel sentiment cet ensemble provoque-t-il en moi ?

Je regarde les détails

Le visage du Christ, tourné vers le ciel, vers la main du Père…

        La présence de Marie et Jean de chaque côté du Christ en croix…

        Les 12 colombes qui recouvrent le bois foncé de  la croix et évoquent la proclamation de la résurrection par les 12 apôtres…

Le buisson de feuilles d’acanthe au pied de la croix, abritant 4 fleuves où viennent se désaltérer 2 cerfs…

        La vie déployée dans les volutes : végétaux, animaux, êtres humains, dans le quotidien de leur vie ou figures de sainteté…

        Les nombreux oiseaux parsemés entre les branchages de cette vigne extraordinaire…

        Le bandeau du bas avec le mouton auréolé qui symbolise le Christ et les 12 apôtres qui l’encadrent…

Je me laisse toucher

Qu’est-ce qui attire mon regard et me touche ?

 A quel texte de l’Ecriture, cette mosaïque me renvoie-t-elle ?

De quoi me parle-t-elle ? De l’abondance de la vie donnée ? Du salut offert  par la croix ? De la soif de Dieu ? De l’Eglise ? Du royaume de Dieu où tous les oiseaux du ciel viennent faire leur nid ? De l’annonce de la bonne nouvelle ?…

Je parle en confiance au Seigneur

Je mets des mots sur ce qui m’habite et je  le Lui dis tout simplement : un merci… un pardon… une demande ?

Je termine ma prière

Par exemple, en chantant ce refrain :

« La gloire de Dieu, notre Père, c’est que nous demeurions dans l’amour du Christ ! La gloire de Dieu, notre Père, c’est que nous portions beaucoup de fruit !

Lundi 22 juillet

Prier avec une photo de vacances

« Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ce petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » (Matthieu, 10, 42)

Je me dispose à la prière en contemplant cette photo. Je m’arrête sur ce cadre paisible : les rectangles de boue, patiemment travaillés par l’homme ; l’eau calme, qu’aucune brise ne vient troubler ; quelques dépôts blanchâtres, prometteurs de la fleur de sel…Mon attention se fixe sur ces deux chaises paillées, insolites…sont-elles en attente d’une visite ? Verront-elles sans tarder des promeneurs y faire halte, le temps d’un échange ? Sont-elles définitivement abandonnées, comme si toute perspective de conversation était perdue…Elles sont disposées côte-à-côte, et non vis-à-vis…

Et qu’en est-il alors, de ma propre demeure ? Où sont les chaises destinées à l’accueil ? Comment sont-elles disposées ? Je fais mémoire des dernières visites reçues…Visites souhaitées, et donc joyeuses…Visites un peu importunes où j’ai dû me forcer à l’accueil… Visites espérées qui ne se sont pas concrétisées, et qui me laissent dans le regret …

Je fais aussi mémoire des lieux qui m’ont accueilli, des chaises où je me suis assis chez autrui. De quoi puis-je rendre grâce ? Qu’ai-je pu partager ? Qu’ai-je reçu ? Qu’ai-je pu donner ?

Je laisse remonter en moi les textes bibliques, les pages d’Évangile, où se vit l’hospitalité

Je termine en m’adressant au Seigneur qui n’a cessé d’accueillir. Je demande pardon pour les occasions ratées, je rends grâce pour les échanges vrais et profonds  et je demande au Seigneur de m’aider à oser la rencontre.  

Lundi 13 juillet

Prier avec une photo

Fields near Quito, Sierra region, Ecuador (0°17′ N – 78°41′ W).

Je me mets en présence du Seigneur  et je lui demande d’entrer dans son projet créateur.

Je contemple cette photo avec sa luminosité, ses taches de couleur formant un camaïeu de brun/ vert/orangé, la diversité de formes  qui s’agencent ensemble à la manière d’un patchwork, la ligne d’arbres sinueuse qui  traverse et relie cet ensemble de champs …

Je considère ce que cela m’évoque : la douceur du climat qui permet ce verdoiement et la culture de céréales sur les plateaux de la région de Quito –  le travail des habitants qui cultivent  ces parcelles de terre pour qu’elles donnent leur fruit – la petitesse des parcelles qui permettent de vivre sans plus.

Je me laisse toucher.

Je parle au Seigneur

Je peux me réjouir avec Lui de la beauté de ce paysage, fruit de l’alliance entre ce qui est donné par le Créateur et du travail de l’homme.  Rendre grâces pour les fruits de la terre quand vient la moisson ; pour la vie donnée.

Je peux aussi lui demander pardon pour ma participation à un système qui conduit à une répartition inégale des terres agricoles : les plus productives dans les vallées et sur les côtes étant aux mains de grands propriétaires qui font des cultures d’exportation,  et les hauts plateaux  laissés aux petits paysans.

Je peux entendre cette parole de Jean-Paul II « Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu’elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne. »  Et demander eu Seigneur que l’humanité  et moi-même progressent dans la conscience de la destination universelle des biens.

Je peux terminer par la prière du Pape François pour la semaine Laudato Si’ en mai dernier :

« Dieu aimant, Créateur du ciel, de la terre et de tout ce qu’ils contiennent. Ouvre nos esprits et touche nos cœurs, afin que nous puissions faire partie de la création, ton don.

Sois présent pour les nécessiteux en ces temps difficiles, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Aide-nous à faire preuve de solidarité créative pour affronter les conséquences de cette pandémie mondiale. Rends-nous courageux en acceptant les changements apportés à la recherche du bien commun.

Maintenant plus que jamais, que nous pouvons tous nous sentir interconnectés et interdépendants. Assure-toi que nous pouvons écouter et répondre au cri de la terre et au cri des pauvres. Les souffrances actuelles peuvent être les douleurs de l’accouchement d’un monde plus fraternel et durable. »

Lundi 6 juillet

Prier avec la nature

« Père Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange » (Mt, 11, 25)

A la suite du Christ, je proclame la louange du Seigneur.

Je prends le temps de contempler cette image. Des galets, lisses,  patiemment arrondis par l’eau au fil des siècles. Je m’arrête sur ceux qui sont accidentés, partiellement brisés…

Je contemple ma vie quotidienne comme ces galets accumulés et en repère l’un ou l’autre, comme le signe d’un événement dont je peux rendre grâce.

Je contemple les visages rencontrés récemment et loue pour telle ou telle rencontre, tel ou tel regard échangé.

Je contemple les paysages que j’ai traversés et prends le temps de m’émerveiller.

Je prie pour celles et ceux à qui le rythme de vie, les soucis, les souffrances ne permettent pas la disponibilité à la louange.

Je termine en confiant ma prière de louange à Marie. : »Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce… »

Lundi 29 Juin

Prier le psaume 103 avec ses cinq sens

Lundi 22 juin

Prier avec « L’Angelus »de JF Millet

Je me dispose à ce temps de rencontre avec le Seigneur. Je fais silence.

Dieu est ici avec moi, Il désire me rencontrer. Je me dispose à recevoir ce qu’il veut me donner.

Je contemple cette peinture de JF Millet réalisée entre 1857 et 1859, actuellement conservée au Musée d’Orsay: « L’Angélus ».

Je regarde…

Millet construit sa composition sur des lignes élémentaires, horizontales et verticales, et sur des rapports de proportion harmonieux, qui définissent ensemble une structure simple et équilibrée.

La ligne d’horizon partage le paysage en un tiers de ciel et deux-tiers de terre. Les paysans forment deux verticales qui scandent le tableau. 

Le champ est situé dans une plaine qui s’étend à perte de vue. La différence d’échelle entre les paysans au premier plan et l’église à l’horizon donne l’idée de la distance qui les sépare et suggère l’ampleur du paysage. 

La lumière vient du ciel. Ce ciel vaporeux, doux et légèrement nuageux est en opposition avec la terre sèche.

Ce tableau d’apparence terne est en réalité lumineux grâce à la maîtrise de la lumière par le peintre (reflets sur le sol, sur le tablier de la paysanne).

Les couleurs sont assez chaudes: le jaune, l’ocre, le marron et ses dérivés. Seules quelques touches de bleu et de vert viennent se refléter sur les vêtements, comme un écho assourdi des couleurs du ciel.

Je contemple ce que donne à voir le tableau…

La luminosité évoque la fin du jour en automne. Il est 18h, l’ombre commence à creuser davantage les sillons de la terre. C’est l’heure de l’Angélus. Le couple a interrompu sa tâche et s’apprête à rentrer chez lui.

Malgré la fatigue, tous les deux sont calmes et apaisés. Cette paix émane d’eux, de telle sorte que leur intériorité irradie dans le paysage. Les deux visages, auréolés de lumière, dépassent la ligne d’horizon, de même que le clocher de l’église. L’homme a retiré son chapeau, comme si l’espace était devenu une chapelle à ciel ouvert. Unis par la prière, ils se penchent vers l’ombre de la terre, et pourtant guident le regard du spectateur vers le ciel.

Quel est mon premier sentiment devant ce tableau ?  Je l’accueille…

A quoi m’invite-t’il?Je laisse monter en moi ma prière…

Je m’adresse au Seigneur

“Le soir tombe et enveloppe nos cœurs de sa paix. Merci, Seigneur, pour cette journée différente des autres où nous avons resserré les liens avec Toi et entre nous. Demain, la vie de tous les jours reprend. Remets-nous en route avec un regard neuf et au cœur, ta Présence. Aide-nous à poursuivre le chemin vers ton Royaume en bâtissant une terre nouvelle dans l’attente des cieux nouveaux que Tu nous promets. Amen.”                    Père Ch.Delhez

Lundi 15 juin

Prier avec « Ave Verum Corpus » de Mozart

En 1791, Wolfgang Amadeus Mozart, compose un petit motet sur une hymne du 14e siècle attribuée au Pape Innocent VI « Ave Verum Corpus », méditation sur la présence réelle de Jésus-Christ dans le Saint Sacrement. Cette hymne était chantée au Moyen-Age pendant la messe au moment de l’élévation.

Voici le texte de l’hymne, traduit du latin :

Je te salue, vrai Corps né de la Vierge Marie,Qui as vraiment souffert et as été immolé sur la Croix pour l’homme,Toi dont le côté transpercé a laissé couler du sang et de l’eau.

Puissions-nous Te recevoir à l’heure de la mort.Ô doux, ô bon, ô Jésus fils de Marie.Ainsi soit-il

Je me mets en présence du Seigneur…

Je me dispose à écouter avec tout mon corps et je laisse la musique me rejoindre…

Je découvre la beauté sereine du paysage… les musiciens et les chanteurs qui habitent des pays différents et qui se sont accordés, pendant le confinement, pour célébrer ce qui les relie tous, la musique et l’amour, au-delà de leurs multiples différences…

Les instruments amènent, comme un bourgeon qui s’ouvre, l’éclat des voix du choeur, autant de pétales d’une immense fleur.

L’esprit devient parole à travers le chant… les êtres entrent en communion avec l’harmonie  savamment créée par le compositeur.

Je m’attarde sur les paroles de l’hymne… Je contemple le mystère de l’Eucharistie…

Pain et vin deviennent, à chaque consécration, Corps et Sang du Christ réellement présent.

Je rends grâce au Seigneur pour sa vie donnée par amour pour libérer l’humanité entière de ce qui l’éloigne de Dieu,

Je lui rends grâce pour son désir d’être avec nous dans une communion qui n’aura pas de fin.

Je me sens appelé/e à approfondir le sens de l’Eucharistie et je m’interroge sur sa place dans ma vie : Est-ce que je suis prêt/e à accueillir ce que le Christ veut changer en moi ?

Communier est-il pour moi un engagement à vivre concrètement de cet amour du Christ qui livre sa vie pour ceux qu’il aime ?

Je m’adresse au Seigneur

Seigneur, par le pain partagé, tu vis avec nous et en nous.

Rassemblés en un seul Corps, nous faisons, jour après jour, l’expérience de notre fragilité et du désir d’unité en Toi.

Donne-nous la grâce de continuer à faire Eglise pour être messagers de ton amour  et pour que nous devenions pain de vie pour les autres.

Lundi 8 juin 2020

J’entre en prière en me signant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

En la fête de la Trinité, je contemple ces trois mains unies. Je m’arrête sur leur ressemblance et la particularité de chacune d’elle.

Je contemple alors la Trinité, trois personnes, de même nature, mais singulières pour se tenir en relation.

Je m’arrête ensuite sur ma condition de personne humaine crée par Dieu trinitaire. L’homme est un mélange d’âme et de chair, et d’une chair formée selon la ressemblance de Dieu et modelée par les Mains de celui-ci, c’est-à-dire par le Fils et l’Esprit. (St Irénée).

Et Dieu, présent dans ma vie, par le Fils et l’Esprit, m’invite à me rendre présent à la vie du prochain.

En ce temps, où nous ne pouvons plus nous serrer la main, je fais mémoire de moments où je suis entré en relation par les mains. Mes mains qui ont reçu, qui ont donné ; mes mains qui ont pu encourager, rassurer, caresser…Je rends grâce pour les mains qui m’ont été tendues. Je prie pour trouver la force des coups de mains nécessaires.

Attentif à la présence de Dieu auprès de moi, par les mains du Fils et de l’Esprit, je termine ma prière en traçant de ma main, sur moi, le signe de croix.

Lundi 1er juin 2020

Prier devant la Pentecôte de El Greco

Je me mets dans une attitude de prière et je fais silence.

Je demande à entrer dans le mystère de la Pentecôte, qui est raconté dans le texte des Actes des Apôtres (Ac 2, 1-11).

Je contemple cette peinture réalisée à Tolède par Le Greco, vers 1596-1600, pour le retable de la chapelle du séminaire des Augustins, et aujourd’hui au musée du Prado à Madrid.

Quelle impression d’ensemble ?

Je regarde

Les couleurs : la tache de lumière en haut qui se répand sur l’ensemble du tableau ; les couleurs vives, diverses et chatoyantes des vêtements ; la façon dont ces couleurs sont disposées les unes par rapport aux autres…

la composition du tableau, les formes, les lignes verticales des flammes mais aussi celles formées par les personnages, les plis des vêtements et tout ce qui donne du mouvement ; la disposition des personnages en triangle renversé…

les personnages, leurs attitudes et postures ; la direction de leurs regards, la position de leurs mains… J’identifie Marie placée en majesté au centre, avec à ses côtés Marie-Madeleine et les 12 apôtres. J’identifie l’Esprit Saint traditionnellement représenté par une colombe.

Je  fais le lien avec le récit des Actes des Apôtres

Après l’Ascension, le groupe des Apôtres, avec quelques femmes dont Marie se retrouvent à la ‘chambre haute’ pour prier (Ac 1,12-14). Le jour de la fête de Pentecôte, fête juive célébrée 50 jours après la Pâque pour renouveler l’Alliance, ils reçoivent l’Esprit Saint.

Le récit parle d’un « violent coup de vent », de « langues de feu » qui se posent sur chacun et accompagnent cette venue de l’Esprit. Et l’Esprit leur donne de pouvoir s’exprimer dans les différentes langues parlées dans le monde, pour que tous puissent entendre dans sa propre langue les merveilles de Dieu.

Je contemple ce que donne à voir le tableau

Des hommes et des femmes rassemblés, divers mais ne faisant qu’un seul bloc. Leurs mains ouvertes disent leur ouverture à ce don qui leur est fait. La venue de l’Esprit les bouleverse, les renverse ; les attire aussi et les entraine dans une irrésistible élévation. Eblouis, irradiés, illuminés, ils rayonnent à leur tour. Les voici comme happés par la force qui vient d’en haut, inondés de lumière, embrasés dans le feu de l’Amour

Je m’adresse au Seigneur

Seigneur, je te rends grâce pour cette force qui est donnée à ton Eglise naissante, pour la puissance de ta venue qui embrase le cœur de ceux qui vont désormais témoigner de ton amour.

Et je demande pour l’Eglise d’aujourd’hui de se laisser entrainer par le souffle de ton Esprit. Que le feu de ton Amour brûle le cœur de tous tes fidèles pour qu’advienne la création nouvelle.

Lundi 25 mai 2020

Prier avec les deux premiers mouvements de la Sinfonietta de Janacek

En ce temps qui mène de l’Ascension à Pentecôte, nous vous proposons de méditer et prier à partir des deux premiers mouvements de la Sinfonietta de Janacek, soutenus par des œuvres de Frantisek Kupka. 

Si nous connaissons cette œuvre, nous nous disposons à l’écouter comme si nous la découvrions pour la 1e fois, en faisant abstraction des connaissances que nous pouvons avoir à son sujet !

 Durée 7’28.   Adaptez le déroulement à votre rythme personnel, en utilisant la « touche :pause ».

Nous nous disposons à ce temps de prière, de rencontre avec le Seigneur.

Après l’Ascension, tristesse, peine, inquiétude,  doute , mais aussi  mémoire, confiance et docilité à l’Esprit, espérance,  courage, paix et  joie sont des sentiments qui ont habité les disciples, qui ,nous habitent aussi.

Je vais me laisser conduire par l’alternance des mouvements musicaux qui expriment cela en écho

Ps 46

Tous les peuples, battez des mains,

Acclamez Dieu par des cris de joie !

Dieu s’élève parmi les ovations

Le Seigneur, aux éclats du cor.

Sonnez pour notre Dieu, sonnez,

Sonnez pour notre roi, sonnez !

Lundi 18 mai 2020

Contempler et méditer devant un chapiteau:« L’acrobate » de l’église abbatiale d’Anzy-le-Duc XII° S

« Le chemin mène en haut l’homme avisé,Le détournant d’en bas, du séjour des morts. » (Livre des Proverbes, 5, 24) 

Je contemple cet homme, au corps souple, léger. Il s’arrache à la pesanteur, se tourne vers le haut, tout en gardant une main fermement attachée au sol.Il cherche à échapper aux forces du mal, représentées par les deux serpents qui tentent de l’enserrer.

Ceux-ci veulent le tirer vers bas. Je contemple la beauté et la grâce de la personne humaine faite à l’image de Dieu.

Je m’arrête sur ce qui, dans ma vie, me tient, légitimement enraciné dans cette terre où je dois m’engager ; sur ce qui risque de m’entraîner « vers le bas », forces de la mort ; sur mes efforts pour me tourner vers le haut, converti, « retourné » par l’appel de la Parole de Dieu.

En ce temps de déconfinement progressif, je suis, intérieurement sensible, aux craintes qui m’habitent, aux légitimes sécurités que je cherche et à ma disponibilité au mouvement retrouvé. Comment cultiver une souplesse pour articuler gestes barrières et gestes de fraternité, appels à la rencontre ?  Comment, tel l’acrobate, trouver l’équilibre entre la nécessaire prudence et la liberté féconde de la relation ?

Lundi 11 mai 2020

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » Oeuvre de Berna

Je peux choisir de rester sur le bord du chemin, regarder  les autres partir… ou me mettre en route… Je ne suis pas seul(e). Il marche à mes côtés…Est-ce que j’accepte de sortir de mon confort?Suis-je prêt(e) à lui confier ma vie?
A accueillir celles et ceux qu’Il met sur ma route?

Ps 85,11
Montre-moi ton chemin, Seigneur,  que je marche suivant ta vérité ; unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom.

Les couleurs dynamiques et toniques rencontrent mon désir et me portent au courage de Le suivre.
Mon regard est attiré aussi par cet homme debout, en bleu dont je vois surtout les mains posées avec tendresse sur la tête de la personne agenouillée devant lui, et aussi sa position penchée, qui exprime la compassion et le soin.

Je me sens au milieu du groupe de personnes, curieuses, intéressées et touchées par cet homme, dont le message me console et me donne le goût de me mettre en route pour changer ma vie avec Lui, en ajoutant mes pas aux nombreux pas qui sont déjà sur la route, en cherchant à connaître son Père, car Il m’aime comme je suis , Il aime chacun de nous .
Cette multitude de pas me soutient et me réchauffe le coeur.

Vendredi 8 mai 2020

Méditer l’évangile de dimanche prochain à l’aide d’un mandala

Pourquoi pas, tout en méditant et priant le/les passages qui me touchent, élaborer un mandala ? le choix des couleurs, leur répartition, leur rythme peuvent soutenir ma méditation, l’approfondir  et m’aider à repérer la lumière que m’apporte le Seigneur .

Nous vous en proposons deux, au choix, à imprimer .

Lundi 6 mai 2020

Prier avec un vitrail « Je suis le bon Berger « 

En contemplant ce vitrail reconnaissons cette voix du Bon Pasteur, du Bon Berger.

C’est une voix qui convoque, qui appelle, qui se donne à connaître. « Il les appelle chacune par son nom. »

C’est aussi une voix, une parole qui met en route, «Il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix ».

C’est une voix qui appelle à rester libre  une voix qui nourrit « Il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage »

Lundi 27 avril 2020

Contempler et prier avec les tableaux d’Arcabas : sur le chemin d’Emmaüs