
La basilique Notre-Dame du Port offre de nombreux chapiteaux historiés datant du 12 siècle. Sur l’un d’eux est noté le nom du sculpteur : Robertus. Ces chapiteaux sculptés livrent la foi de ceux qui les ont commandés (le chapitre des chanoines de la basilique) et peut-être celle du sculpteur lui-même ; aussi ils peuvent nous aider encore à entrer dans l’intelligence des scènes évangéliques qu’ils représentent.
La face du chapiteau que nous allons contempler est une des 4 faces du chapiteau qui évoque la « Jérusalem céleste ». Sur les autres faces, on peut voir un ange sonnant de l’oliphant, deux anges maintenant ouvertes les portes de la Cité sainte et un ange tenant un grand livre ouvert.
Mais regardons particulièrement cette dernière face.
J’entre en prière en me tournant vers le Seigneur
Je lui demande de fortifier mon espérance en la résurrection des morts.
Je regarde le personnage central. Il porte une auréole crucifère. Je vois ses yeux bien ouverts, ses grandes mains ; il tient dans ses bras, tout contre lui un personnage comme un nouveau-né.
Je regarde ce personnage enveloppé dans un suaire dont les bandelettes ne sont pas encore défaites. Il porte une auréole et ses yeux sont aussi grand ouverts. En dessous on peut voir un sarcophage vide.
La mort de l’un comme de l’autre est évoquée mais ce sont des vivants.
Les deux autres personnages de chaque côté donnent le sens de cette scène. Dotés d’une auréole et d’ailes, ce sont des anges qui tiennent chacun une tablette, avec une inscription en latin. Celle-ci peut être traduite ainsi: « Marie est honorée dans le ciel ».
Je me laisse toucher par cet accueil de Marie dans les bras de son Fils. C’est comme une nativité inversée. Je peux me remémorer les icônes représentant la naissance de Jésus, Marie et à ses côtés l’enfant Jésus lui aussi souvent représenté avec des bandelettes et couché dans un tombeau.
Qu’est-ce que cette représentation évoque en moi ? La vie plus forte que la mort ? La tendresse du Seigneur ? La plénitude de celle qui se retrouve à bon port, dans les bras du Christ ?…
Mais le regard de Jésus ne se porte pas sur sa mère ; Jésus regarde loin devant lui. Il nous regarde. Comment ce regard me rejoint-il ?
Avec la fête de l’Assomption, nous célébrons Marie préservée de la corruption du tombeau, « Marie élevée en corps et en âme à la gloire céleste. » (La Foi Catholique n° 410). La mère de Jésus est la première à naître à la vie nouvelle, mais elle ouvre la voie. Nous aussi sommes sauvés en Christ et promis à la vie éternelle. Cette espérance est-elle la mienne ?
Quelle prière ce chapiteau suscite-t-il en moi ? Je peux m’adresser au Père, ou au Fils, ou à l’Esprit ou à Marie…
Je termine ce temps par une « Je vous salue Marie » ou un chant à Marie.