Prier avec un texte littéraire

« A peine on avait poussé la porte du parc, qu’entre les branches des buissons on voyait blotties de grosses « boules de neige », comme le jardinier disait à Jean qu’elles s’appelaient, mais qui cueillies ne fondaient pas dans sa main, qui restaient toute blanches et aussi grosses dans les vases de la salle à manger. Jean pensait vaguement qu’on était arrivé enfin à ces jours où rien ne changerait plus, à partir desquels sa mère resterait éternellement jeune et lui éternellement libre et gai, dans le même soleil ardent immuablement établi sur la terre. »

(Marcel Proust)

Je prends ce temps pour prier avec ce qui se présente à moi, au fil de ma lecture, et je me mets sous le regard du Seigneur…

Je reviens sur le texte et le lis à nouveau lentement en m’imprégnant du poids des mots contenus dans ces quelques lignes toutes de simplicité, et j’imagine la scène.

Le parc, les buissons de fleurs, un enfant – Jean -, sa mère, le jardinier, la journée ensoleillée…

Me voici là dans le parc, après en avoir poussé la porte. Je reconnais ces fleurs d’un blanc éclatant ou délicatement teinté de rose.

Je suis touché (e) par la fraîcheur juvénile de la remarque intérieure de Jean qui semble vérifier que bien que portant ce nom curieux  de « boule de neige », la fleur, après avoir été cueillie, reste entière…

Je me laisse rejoindre par le bonheur tout simple de Jean et son désir de figer cet instant de vie pourtant si ordinaire, mais comme inondé de bonheur…

Pour prolonger ce moment de grâce, j’écoute cette mélodie de Gabriel Fauré, simple, élégante et sans emphase où se retrouve l’émotion contenue présente dans le texte…

En écho à cette atmosphère douce et paisible, je me dispose à présent  à redécouvrir et à goûter ce qui, dans ma vie, m’invite à dire « merci » à Dieu pour tout ce qui m’entoure habituellement et dont je ne mesure pas toujours la valeur.

Peut-être un souvenir précis va-t-il revenir à ma mémoire, lointain mais rendu à nouveau présent…

Seigneur, je te rends grâce pour tout ce qui m’est donné, pour ce qui est à ma portée, pour ces petits moments de bonheur qui font la vie et la rendent belle.

Je te rends grâce pour la perfection d’une fleur, la joie du partage de la tendresse, l’émerveillement d’un enfant, la musique et les artistes qui la servent, ceux et celles qui ont des talents pour écrire et qui nous font découvrir la beauté des mots.

Béni et Loué sois-tu, Dieu notre Père !

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