Prier avec un tableau d’Edward Hopper

Matin au Cap Cod

Edward Hopper (1882-1967) est un peintre de la côte Est des États-Unis. Le Cap Cod est une presqu’île de la côte Est. Hopper est le peintre du silence et de la solitude.

Je me dispose à la prière en prenant le temps de faire silence. Je suis attentif à ma respiration, inspiration et expiration, va et vient régulier entre l’intérieur de mon corps et l’extérieur qui m’entoure…

Je prends le temps de m’approprier le tableau de Hopper :

La maison solidement fondée, protégée par ses bardeaux de bois, ses volets verts fermés

La bow window, ouverte tout en pouvant se fermer, s’abriter derrière ses volets aux couleurs sombres.

Le paysage, étagé : ciel bleu, marqué de quelques nuages ; une forêt dense, en camaïeu verts, et aux profondeurs chargées d’ombre. ; l’herbe, ondulant sous le vent ; la lumière du soleil, bien là, sans que j’en aperçoive la source.

La femme, solidement appuyée sur un bureau, dont la robe est du même rouge que la base de la maison. Je m’arrête sur son corps tendu dans un mouvement retenu, et sur son regard, fixant un point au-delà du paysage du tableau.

En ce temps incertain, où l’avenir peut nous paraître opaque, où les contraintes sanitaires peuvent enfermer, empêcher…je prends le temps de m’interroger sur mes attentes.

Comment, dans ces temps où les relations sont distanciées, est-ce que je reste tourné vers l’extérieur, vers les autres ?

Quelle est la part, dans mon aujourd’hui, de l’ouverture et de la fermeture, de l’ombre et de la lumière ?

Quels sont mes appuis ? Je peux évoquer celles et ceux qui m’aident à vivre ces temps difficiles. J’évalue les appuis que sont pour moi la prière, l’écoute de la Parole, l’eucharistie…

Je prends la place de la femme dans le tableau et m’interroge : vers quoi, vers qui se tend mon regard ?

Je me tourne vers la Parole, Parole de promesse, nous invitant à la patience dans l’attente, et dans l’attention à ce qui est déjà là. Je lis ces différents extraits, et je choisis celui qui me rejoint aujourd’hui, pour le répéter, le méditer…

« Mon âme attend plus surement le Seigneur qu’un veilleur n’attend l’aurore. » (Psaume 129, 6)

« La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer et l’on ne dira pas : « Voici : il est ici ! ou bien : il est là ! ». Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc, 20, 20-21)

« Soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il frappera. » (Luc, 12, 36)

« Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. » (Jc, 5, 7)

« Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne où paraîtra que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. » (2P, 1, 19)

Je m’adresse au Seigneur comme à un ami et peux lui confier celles et ceux qui se trouvent dans une attente douloureuse.

Et je m’adresse au Père, en m’arrêtant un peu plus longuement sur « que ton règne vienne. »

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