Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. » Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité, se disant l’un à l’autre : « Qu’est-ce que cela signifie ? » D’autres se moquaient et disaient : « Ils sont pleins de vin doux ! »
Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles. Non, ces gens-là ne sont pas ivres comme vous le supposez, car c’est seulement la troisième heure du jour. Mais ce qui arrive a été annoncé par le prophète Joël : il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai mon Esprit sur toute créature : vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos anciens auront des songes. Même sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai mon Esprit en ces jours-là, et ils prophétiseront.
Je me mets à l’écart dans un lieu où je me sens en paix, je dispose mon corps pour être détendu et j’ouvre les mains, pour accueillir Sa Parole.
Je demande la grâce de me laisser rejoindre par l’Esprit. Je trace sur moi le signe de croix.
Je lis le texte du récit de la Pentecôte dans les Actes des Apôtres et contemple le tympan de la basilique de Vezelay.
Je contemple d’abord la figure du Christ, qui semble s’élever, évocation de l’ascension. Un souffle semble animer sa tunique. La mandorle désigne la gloire du Christ. Désormais, il siège à la droite du Père. Ses bras ouverts évoquent la croix, et de ses mains ouvertes en signe de don, sourdent les rayons de l’Esprit.
L’Ascension, la croix et la Pentecôte sont liées dans un même mystère.
Le tympan de Vezelay tourne notre regard vers le Christ-centre…
Et moi, puis-je dire que le Christ est le centre de ma vie ?
Je m’arrête maintenant sur les figures des apôtres à droite et à gauche du Christ. Pierre (reconnaissable à ses clefs) est le premier à figurer à la droite du Christ. La Pentecôte est ainsi le début de l’Église. Les autres apôtres portent le livre de la Parole.
Certains se parlent deux à deux. Certains tournent leur regard vers le Christ, d’autres vers les différents peuples sculptés dans les caissons de la voussure supérieure. Encore assis, ils sont prêts, comme l’indiquent leurs pieds, à se lever et à partir
Et moi, que puis-je dire de mon enracinement en Christ et en sa Parole, et de mon engagement à aller rejoindre et annoncer ? Comment est-ce que l’Esprit me met en mouvement ?
Je regarde enfin tout ce qui entoure cette scène principale : évocation des peuples de la terre, qui, dans leurs langues, entendent les merveilles de Dieu. Un dernier demi-cercle est un zodiaque, présentant les travaux des champs. La vie chrétienne, dynamisée par l’Esprit, rejoint ainsi le quotidien. Christ est maître du temps et de l’espace et invite la création tout entière au salut.
Et moi, comment ma foi irrigue-t-elle mon quotidien ? Comment est-ce que je participe à l’annonce de la Parole ?
Je me tourne alors vers le Seigneur pour lui confier mon aujourd’hui, ma vie en Église, mes rencontres diverses dans notre monde si pluriel et si ouvert.
Je termine en priant l’adsumus sanctus spiritus, la prière que dirent les Pères conciliaires en ouverture de chaque session du Concile Vatican II.
Nous voici devant Toi, Esprit Saint ;
En Ton Nom, nous sommes réunis.
Toi notre seul conseiller, viens à nous, demeure avec nous, daigne habiter nos cœurs.
Enseigne-nous vers quel but nous orienter ; montre-nous comment nous devons marcher ensemble. Nous qui sommes faibles et pécheurs, ne permets pas que nous provoquions le désordre.
Fais en sorte, que l’ignorance ne nous entraîne pas sur une fausse route, ni que la partialité influence nos actes.
Que nous trouvions en Toi notre unité, sans nous éloigner du chemin de la vérité et de la justice, en avançant ensemble vers la vie éternelle.
Nous Te le demandons à Toi, qui agis en tout temps et en tout lieu, dans la communion du Père et du Fils, pour les siècles des siècles, Amen.
En cette fête, si chargée de joie et d’une nouvelle présence du Christ, Saint Augustin, en méditant ce mystère, nous porte en effet à la joie et à l’espérance.
Oui, saint Augustin a raison de nous garder aujourd’hui dans cette perspective de joie : « En venant dans ce monde, dit-il, il est sorti du Père sans abandonner le Père ; et il retourne au Père en laissant le monde, mais sans quitter le monde. »
L’Ascension, voilà l’irruption de l’humanité au « ciel », c’est-à-dire au plus profond de la Trinité. Nous avons besoin de ces sacrements, que vous allez enfin, pouvoir retrouver. De ces touchers sensibles, visibles qui sont les actions du Christ Prêtre.
Que le chrétien témoigne, plus que tout autre, que le corps est digne, puisqu’il a aussi vocation à la gloire ;
Que vos gestes, vos attitudes soient les signes d’une vie transfigurée.
Que votre sourire, vos mains soient des signes de ce que portent des âmes de chrétiens ressuscités ;
Que votre démarche dise aussi ce que vous êtes. Lorsque vous pourrez vous serrer la main, que ce ne soit pas un geste mondain et simplement « citoyen », mais le signe sensible de ce que les mains offrent de plus beau : l’amitié.
Que nos génuflexions soient de vrais signes d’adoration, où l’âme dit par son corps l’adoration.
Que le baiser des lèvres ne fasse pas mentir l’affection ou l’amour du cœur.
La flamme du cierge pascal est éteinte. Mais la lumière est éternelle : le Christ ressuscité rayonne comme l’Éternelle Lumière. En nous la lumière est intérieure. Et doit toujours brûler en nos âmes. Mais elle est aussi portée par vos vies corporelles. Pour être portée, oui. Pour rayonner. Pour donner la joie de Dieu.
Arcabas
Et pour continuer la méditation et l’éclairage sur la fête de l’Ascension du Seigneur, lisez l’homélie de Maurice Zundel :
Vierge à l’enfant – Arcabas- Collection st Hugues de Biviers
Je contemple ce tableau.
Je regarde la mère et l’enfant, enveloppés dans un grand manteau bleu, couleur du ciel, couleur du divin.
Je regarde la proximité de leurs visages, leurs yeux qui se tournent vers nous, les mains de Marie qui tiennent les pans du manteau dans un geste protecteur.
Je regarde la ville, aux couleurs de la terre qui occupe l’arrière-plan en bas.
Je regarde la forme dorée qui entoure Marie, comme d’une mandorle ; elle illumine le tableau et le ciel prend alors des couleurs orangées.
Je regarde les anges ; vaporeux et gracieux, ils posent sur sa tête une couronne d’or.
Je prends le temps de la prière.
Je me mets en présence du Seigneur et lui demande la grâce de me laisser enseigner par Marie pour vivre en disciple du Christ.
Une femme « bénie entre toutes les femmes »
Je contemple cette femme juive prénommée Myriam, une femme enracinée dans son pays, son temps, sa religion. Une femme ordinaire qui mène une vie simple et pieuse, fidèle à la Loi.Mais Dieu fait irruption dans sa vie.
Je me remémore la salutation de l’ange et sa promesse; le oui de Marie au projet de salut de Dieu.
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » Lc 1, 38.
La voici mère de Jésus.
Et moi ? Comment je vis ma vie ordinaire ? Comment au cœur de ce quotidien, je me mets à l’écoute de la Parole de Dieu ? Comment j’y réponds ?
« Sainte Marie, mère de Dieu »
Je contemple cette femme pleine de tendresse. Je me remémore ce qu’elle a vécu : la naissance de Jésus, la fuite en Egypte puis la vie à Nazareth… son rôle de protection et d’éducation.
L’Evangile parle peu de Marie ; rien de spectaculaire, mais une vie humble.
En présence d’un mystère qui la dépasse, elle garde les choses dans son cœur.
« Sa mère gardait dans son cœur tous ces évènements » Luc 2,51.
Fidèle, Marie le demeure dans le silence quand son fils entre dans sa vie publique et jusqu’à la croix.
Et moi ? Quelle réaction devant l’inattendu ou l’incompréhensible ? Est-ce que je garde confiance dans la Parole du Seigneur ?
Marie, couronnée dans le ciel
Sur la croix, en désignant à sa mère le disciple Jean, Jésus l’appelle à une nouvelle maternité.
« Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils » Jean 19,26.
Marie accompagne l’Eglise naissante.
Elevée dans la gloire du ciel, elle continue d’accompagner et de protéger de son amour maternel l’Eglise en marche.
Marie est notre Mère, nous pouvons confier à son intercession toutes nos prières.
Je peux prolonger cette méditation en écoutant le chant : « Marie, toute sainte »
Et terminer ce temps en m’appropriant la prière du pape François : « Marie, femme de l’écoute, ouvre nos oreilles » (31 mai 1013 à Rome)
« Marie, femme de l’écoute, ouvre nos oreilles : fais que nous sachions écouter la Parole de ton Fils Jésus entre les mille paroles de ce monde ; fais que nous sachions écouter la réalité dans laquelle nous vivons, chaque personne que nous rencontrons, en particulier celle qui est la plus pauvre, démunie, en difficulté.
Marie, femme de la décision, illumine notre esprit et notre cœur, pour que nous sachions obéir à la Parole de ton Fils Jésus, sans hésitations ; donne-nous le courage de la décision, de ne pas nous laisser entraîner pour que d’autres orientent notre vie.
Marie, femme de l’action, fais que nos mains et nos pieds aillent « en hâte » vers les autres, pour apporter la charité et l’amour de ton Fils Jésus, pour apporter, comme toi, dans le monde la lumière de l’Évangile. Amen. »
Refrain: Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !
L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : c’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux. R
« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
j’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. » R
« Il me dira : “Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !”
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. » R
Ce psaume, sans doute écrit pendant l’exil à Babylone, est une hymne à la fidélité aimante du Seigneur.
Je m’installe confortablement et je fais silence en moi.
Je me mets en présence du Seigneur « Me voici devant toi Seigneur, donne-moi la grâce d’être fidèle à ta promesse d’alliance. »
Je lis lentement le psaume en m’arrêtant sur les répétitions des mots « fidélité », « amour » et « pour toujours » et sur les verbes « je le chante » et « je l’annonce ». Qu’est-ce que ces mots suscitent en moi ? Je peux répéter ceux qui me touchent plus particulièrement.
« Ta fidélité est plus stable que les cieux. »
Dieu ne cesse de nous être fidèle. Sa fidélité me donne-t-elle la force de tenir ferme dans la foi ?
« Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! »
Comme le psalmiste, je peux clamer ma louange de mettre Dieu au cœur de ma vie et de me reposer sur lui dans la confiance.
Je peux terminer ce temps par la prière du Notre Père.
En ce temps-là, Jésus déclara :« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui :s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ;le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Je m’installe en silence. Je prends le temps de chercher, pour mon corps, la position propice au recueillement. Sans rien forcer, je suis le rythme de ma respiration, qui dit le rythme de la vie. Je trace sur moi le signe de la croix, signe des chrétiens rassemblés par le don de la vie du Seigneur sur la croix.
Je demande la grâce de savoir me donner
Je lis l’Évangile, lentement, me laissant rejoindre par le mot, l’expression qui me touche aujourd’hui.
Le texte évoque longuement les faux pasteurs. A l’époque de Jean, de nombreux personnages prétendaient être le messie…Aujourd’hui encore, nous pouvons nous laisser entrainer par des illusions, de faux prophètes…Qu’en est-il pour moi ? Tous mes attachements conduisent-ils au Christ ?
Le vrai pasteur connaît ses brebis et ses brebis le connaissent. Que puis-je dire de mon expérience intime d’une sincère relation au Seigneur ? Cette connaissance intime du Seigneur m’entraîne dans la communion trinitaire du Fils au Père. Que puis-je dire de ma relation à la Trinité, que nous allons bientôt fêter ?
Le texte évoque ensuite -au futur- la réalité d’un seul troupeau. Les divisions étaient nombreuses à l’époque de Jean. Elles sont encore multiples, aujourd’hui…Que fais-je pour favoriser l’unité ? A quelles attitudes, à quelles rencontres est-ce que je me sens invité ?
Le bon pasteur est celui qui donne librement sa vie. Quelle est la place du don dans ma vie ? Qu’est-ce que je donne ? A qui est-ce que je donne ?
Je m’adresse maintenant au Seigneur, dans une action de grâce pour le Bon Pasteur. Je lui demande d’être artisan d’unité et de savoir me donner. Je lui confie toutes mes intentions, mes intercessions de ce jour
Je termine par le Notre Père, prière du seul troupeau.
Je clos ce temps de prière en traçant à nouveau sur mon corps le signe de la croix, verticalité de l’enracinement dans la connaissance intime du Seigneur et horizontalité des bras ouverts pour se donner.
Je commence par écouter cette composition, de John Cage (3mn) sans me laisser surprendre, ni troubler et je peux essayer de repérer tous les sons du quotidien, utilisés ici.
Maintenant je me dispose à prier avec ce qui fait ma vie de tous les jours.
Je me tourne vers le Seigneur. Je me pose, je respire paisiblement et je prends un instant pour m’ouvrir à sa présence. Il m’attend. Je lui ouvre ma vie, comme quand j’accueille un ami chez moi.
Je voudrais visiter ma vie avec lui, en lui présentant avec joie et humilité là où je demeure.
Où les sons repérés rejoignent-ils ma vie? Je parcours les journées récentes et les lieux de ma vie en faisant mémoire des événements déroulés, des relations nouées, des paroles et gestes posés.
Je remercie Dieu pour ce qui s’est vécu; moments de joie, de découverte, d’accueil de la vie, de repos, de remise en cause aussi.
J’ai pris soin des autres et de moi, de tout ce que je suis, mon corps, mon esprit
Si me revient en mémoire une blessure, une parole ou un geste maladroit, j’en demande pardon à Dieu;
avec lui je vois s’il y a quelque chose à changer,une habitude, un rythme, un lieu, une organisation pour favoriser une ouverture plus grande à la vie
Je me laisse questionner par ces textes du Pape François et de Madeleine Delbrêl
16. Cette sainteté à laquelle le Seigneur t’appelle grandira par de petits gestes. Par exemple : une dame va au marché pour faire des achats, elle rencontre une voisine et commence à parler, et les critiques arrivent. Mais cette femme se dit en elle-même : « Non, je ne dirai du mal de personne ». Voilà un pas dans la sainteté ! Ensuite, à la maison, son enfant a besoin de parler de ses rêves, et, bien qu’elle soit fatiguée, elle s’assoit à côté de lui et l’écoute avec patience et affection.
Voilà une autre offrande qui sanctifie ! Ensuite, elle connaît un moment d’angoisse, mais elle se souvient de l’amour de la Vierge Marie, prend le chapelet et prie avec foi. Voilà une autre voie de sainteté ! Elle sort après dans la rue, rencontre un pauvre et s’arrête pour échanger avec lui avec affection. Voilà un autre pas !
(Pape François « appel à la sainteté dans le monde actuel »)
Chaque petite action est un événement immense où le Paradis nous est donné, où nous pouvons donner le Paradis.
Qu'importe ce que nous avons à faire : un balai ou un stylo à tenir; parler ou se taire; raccommoder ou faire une conférence; soigner un malade ou taper à la machine.
Tout cela n'est que l'écorce de la réalité splendide, la rencontre de l'âme avec Dieu, à chaque minute renouvelée, à chaque minute accrue en grâce, toujours plus belle pour son Dieu.
On sonne ? vite, allons ouvrir .
c'est Dieu qui vient nous aimer.
Un renseignement ? le voici:
c'est Dieu qui vient nous aimer.
C'est l'heure de se mettre à table: allons-y :
c'est Dieu qui vient nous aimer.
Laissons-le faire(M. Delbrêl "La sainteté des gens ordinaires", tome VII des Œuvres Complètes 2009 - Nouvelle Cité - Nous autres, gens des rues, p29-30)
Je conclus en parlant à Dieu comme un ami parle à un ami . Je le remercie, lui partage une question, l’écoute dans le silence.
Je termine par une prière de l’Eglise: Notre Père …
Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge !
Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Je trace sur moi le signe de croix pour entrer dans la prière. Je fais silence pour me rendre disponible à l’écoute et je demande au Seigneur la grâce de vivre la béatitude « heureux qui trouve en lui son refuge ».
Je lis le psaume, lentement, me laissant rejoindre par un mot, une expression, un verset.
A la suite du psalmiste, je formule ma louange de ce jour :
que puis-je « goûter », « voir » qui, aujourd’hui, me dit la bonté du Seigneur ?
Mais, comme le psalmiste, je peux être traversé d’angoisses, je peux avoir le « cœur brisé » ou « l’esprit abattu ».
Qu’ai-je à confier, aujourd’hui, au Seigneur : un souci, une peine, une difficulté, une épreuve. Je me confie à lui, sûr que « le Seigneur entend ceux qui l’appellent. »
Je m’abandonne au Seigneur
pour percevoir comment il me sauve et me délivre.
Je relis lentement le psaume. Je peux aussi l’écouter :
Je termine en disant « Notre Père… » et clos ce temps en traçant, à nouveau sur moi, le signe de croix.
« Le commencement de notre amour pour Dieu consiste à écouter sa parole » DietrichBonhoeffer
Etty Hillesum (1914-1943) est une jeune femme juive hollandaise qui mourut à Auschwitz en 1943. Initialement éloignée de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur à l’intérieur d’elle-même Cette jeune fille fragile et insatisfaite, transfigurée par la foi, se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure, capable d’affirmer : « Je vis constamment en intimité avec Dieu ». Extraits de « Une vie bouleversée »
« “Écouter au-dedans” [Hineinhorchen], je voudrais trouver, pour le dire, une bonne expression hollandaise. En fait, ma vie n’est qu’une perpétuelle“écoute au-dedans” de moi-même, des autres, de Dieu. Et lorsque je dis que “j’écoute au-dedans”, en réalité c’est Dieu en moi qui “écoute au-dedans”. Ce qu’il y a de plus essentiel et de plus profond en moi écoute ce qu’il y a de plus essentiel et de plus profond en l’autre. De Dieu à Dieu. »
« Je suis prête à tout accepter, tout lieu de la terre où il plaira à Dieu de m’envoyer, prête aussi à témoigner à travers toutes les situations- et jusqu’à la mort, de la beauté et du sens de cette vie : si elle est devenue ce qu’elle est, ce n’est pas le fait de Dieu mais le nôtre. Nous avons reçu en partage toutes les possibilités d’épanouissement,mais n’avons pas encore appris à exploiter ces possibilités ». juil 1942
Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider – et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu.
Je me dispose à me laisser rejoindre par cet appel à écouter la Parole, parole qui nous guide vers la vie.Je fais silence en moi.
Je lis lentement ces extraits, quelles images ou quels mots me touchent le plus ?
Quel regard nouveau sur ma vie est-ce que je me sens appelé-e à poser ?
Je choisis quelques paroles que je répète, que je rumine, tant qu’elles me donnent du goût.
Je peux regarder ces derniers jours ou semaines et je peux repérer les moments où j’ai été particulièrement à l’écoute de moi-même, des autres et de Dieu.
Ou bien des situations où j’ai eu l’impression de ne pas avoir été à l’écoute
Je parle de tout cela au Seigneur, je peux rendre grâce, demander pardon et lui exprimer mon désir de me laisser transformer par la Parole.
Et je termine en disant: Notre Père…
1. Écoute, Entends la voix de Dieu. A celui qui a soif, Il vient se révéler.
Écoute, Que tout en toi se taise, Que tout en toi s’apaise, Et que parle ton Dieu.
2. Écoute, Laisse-là ton souci, Que se taisent les mots, Que s’éloignent les cris.
Écoute, Dieu sème sans compter. Sa parole est le pain Qui vient nous rassasier.
3. Écoute, Dieu t’invite au désert, Au silence du cœur, A la source sans fin.
Écoute, Il se tient à la porte, Il frappe, et bienheureux Celui qui ouvrira.
4. Ecoute, Dieu passe près de toi, Dans la brise légère, Dans le vent de l’Esprit.
Ecoute, tu es aimé de Dieu, Tu es choisi par Dieu, Il veut pour toi la vie.
En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent :« Femme, pourquoi pleures-tu ? »Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »Jésus lui dit alors : « Marie ! »S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
L’octave de Pâques nous fait entendre, chaque jour, un récit de résurrection. Arrêtons-nous sur la résurrection à Marie Madeleine, proposée par la liturgie pour ce mardi.
Je pose, je repose mon corps et mon esprit. Je dépose tout ce qui peut m’encombrer et me dispose à l’écoute de la Parole du seigneur. Je demande la grâce de reconnaître le Seigneur par sa Parole
Au début du chapitre 20 de l’évangile de Jean, Marie Madeleine vient au tombeau et le trouve vide. Elle va chercher Pierre et Jean qui se rendent sur les lieux. Il est dit de Jean : « il vit et il crut ». Rien n’est dit de la foi de Pierre, à cet endroit de l’évangile. Les deux disciples rentrent chez eux, laissant Marie Madeleine seule devant le tombeau.
Je lis lentement l’évangile.
Je m’arrête sur la première partie du texte :
Je perçois la douleur de Marie. (Les pleurs sont plusieurs fois mentionnés)
Je perçois une forme d’indifférence, à l’environnement : Marie Madeleine, quasi tétanisée, ne s’étonne pas de la présence des anges. Elle n’est attentive qu’au manque, qu’à l’absence. (L’endroit où avait reposé le corps / on a enlevé mon Seigneur)
Je relis le texte, en contemplant la fresque de Fra Angelico.
Le jardin luxuriant de végétation, avec son tapis de fleurs et les arbres vigoureusement dressés. Image de l’Eden originel. Le résurrection comme nouvelle création.
Le contraste entre le noir de l’entrée du tombeau et la robe lumineuse du Christ. Victoire de la vie sur les ténèbres
La relation entre les deux personnages.
Marie tournée désormais vers Jésus. (« Se retourner » mentionné à deux reprise)
Jésus qui esquisse un pas, qui s’éloigne du tombeau. Il porte une bêche, pour suggérer la méprise de Marie Madeleine le prenant pour le jardinier.
La proximité-distance des deux personnages, vêtus de couleur différente, mais portant l’un et l’autre une auréole dorée. Celle du Christ porte une croix rouge. Les deux mains de Madeleine qui veulent saisir le Christ et le geste du Christ qui veut maintenir la distance. « Ne me retiens pas ».
Je reviens au texte d’évangile.
J’entends la question de Jésus : « que cherches-tu ? ». Et moi, aujourd’hui, qui est-ce que je cherche dans ma prière, dans ma foi ?
J’écoute le dialogue entre Marie Madeleine et Jésus : « Marie » / « Rabbouni ». La reconnaissance que n’avait pas permis le regard est ouverte par l’écoute. « Les brebis le suivent, parce, qu’elles connaissent sa voix. » (Jean, 10, 4). Et moi, que mets-je en œuvre pour écouter la voix du Seigneur ?
Je médite sur le désir de Marie Madeleine de saisir, de s’approprier « j’irai le prendre », et sur la demande de Jésus : « ne me retiens pas. ». Dès ce récit de résurrection, Jean annonce l’Ascension. « Je monte vers mon Père et votre Père. ». Et moi, comment est-ce que je comprends cette tension entre l’intimité avec le Seigneur et la nécessaire distance ?
J’entends la demande du Seigneur « va trouver mes frères. ». Je ne peux garder le Seigneur pour moi, mais suis appelé à L’annoncer à mes frères, fils d’un même Père. Et moi, comment, est-ce que je me situe comme « disciples missionnaire » ?
Je confie au Seigneur ma recherche et tous les frères à qui annoncer le Seigneur.
Fils dans le fils, je termine en disant « Notre Père… »