vivre une « mini-retraite chez soi« : une semaine de prière accompagnée du 6 au 11 mars
prier la Parole de Dieu avec d’autres, le jeudi 2 mars: soit : en présence à la Maison de la Parole à Bourges, à 19h00soit : à distance, en visio, par zoom, à 20h00
En ce dimanche 19 février, dans son évangile Jésus nous dit :
« Si vous aimez ceux qui vous aiment quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Math 5, 46-48
Après la lecture de ce texte, contemplons ces deux images :
La première, une barque transportant une foule, de réfugiés ou de migrants. C’est une œuvre en bronze et en argile, réalisée par le sculpteur canadien Timothy Schmalz. Elle se trouve visible en permanence sur la gauche de la place Saint-Pierre de Rome. Elle a été voulue par le pape François.
Mais observez bien, « il ne s’agit pas seulement de migrants. Et c’est vrai, il ne s’agit pas seulement d’étrangers, il s’agit de tous les habitants des périphéries existentielles qui, avec les migrants et les réfugiés, sont victimes de la culture du déchet», a déclaré pendant la messe le pape François le jour de la consécration de cette sculpture.
La deuxième ressemble étrangement à la première, mais celle-ci n’est ni en bronze, ni en argile, elle est composée d’êtres humains en chair et en os qui cherchent la liberté et qui comptent bien sur nous pour la leur procurer.
Je prends le temps de contempler ces deux images
J’observe dans les deux cas l’embarcation fragile…. Les personnes…. Leurs positions… les visages….leurs recherches …
Mais regardons d’un peu plus près la première embarcation. Au dessus nous pouvons apercevoir deux ailes. Elles illustrent ce, qu’à la suite de St Paul dans sa lettre aux hébreux, le pape François a voulu nous redire ;
« N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges ».
Je prends le temps de redire plusieurs fois cette consigne donnée par Paul, de la méditer.Puis seulement, dans le silence, je me demande où j’en suis de mon défi évangélique de l’accueil
Je termine en disant lentement : « Notre Père ….. »
Ecoutons ce chant-prière du groupe Holi. Cliquer sur le titre
Si pour toi la différence est une force, une richesse
Si se faire petit n'est pas signe de faiblesse
Si tu oses tendre la main et ouvrir les bras
Si tu mets l'amour en tout, en toi
Si tu choisis de semer ce qui lie et nous rassemble
Si tu traces des chemins pour avancer ensemble
Si tu sais sourire et partager dans la joie
Si tu mets l'amour en tout, en toi
La paix viendra
Et elle grandira
Elle sera, elle sera un chant de joie
La paix viendra
Et elle fleurira
Elle est là, elle est là au bout de tes doigts
Si tu peux encore te révolter face à l'injustice
Si tu connais la puissance d'une main au service
Si la foi abat les montages, si tu y crois
Si tu mets l'amour en tout, en toi
Si tu crois à la force du pardon et de l'amitié
Si tu accueilles en frère le petit, l'étranger
Si tu es souvent celui qui fait le premier pas
Si tu mets l'amour en tout, en toi
La paix viendra
Et elle grandira
Elle sera, elle sera un chant de joie
La paix viendra
Et elle fleurira
Elle est là, elle est là au bout de tes doigts
La paix de Jésus
Je prends le temps de regarder cet émail qui donne à voir le jardin d’Eden. Quelle impression d’ensemble s’en dégage-t-il ?
Je regarde les couleurs variées mais en harmonie, à la fois douces et chaleureuses ; les lignes qui délimitent des strates et ondulent ; les éléments du jardin qui prennent place dans ce cercle que forme l’objet; les animaux qui cohabitent de plus petit au plus gros…
Je fais mémoire ou relis les textes de la Genèse que la liturgie nous donne à entendre en ces temps :
La réflexion de Dieu à la fin du 1er récit de la création : « Voici je vous donne toute herbe qui porte sa semence sur toute la surface de la terre et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre nourriture. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon »… (Gn 1, 28.31)
« Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé. » (Gn 2, 8)… « Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduisit dans le jardin d’Eden pour qu’il le travaille et le garde. » (Gn 2,15)
« Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à jamais : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. » (Gn 9, 12-13)
Je me mets en présence du Seigneur et lui demande de vivre en alliance avec lui.
« Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe » chantait François d’Assise.
A mon tour, j’évoque l’ensemble de la création qui m’est donnée. Je fais mémoire de ce qui me réjouit et m’émerveille ; de la beauté de certains lieux ; de la diversité des espèces ; de l’infiniment grand et de l’infini petit…
« Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous. » Laudato’ si n° 84
A mon tour, j’entre dans la louange pour le Créateur.
Pardon pour ce qui se passe dans notre « maison commune ».
Dans un 2ème temps, je considère ce qui abîme cette création. Je peux prendre appui sur les éléments de l’émail et évoquer le ciel, avec le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles qui vont avec… les arbres et les problèmes dus à la déforestation… les animaux et la perte de la biodiversité… l’eau, polluée, gaspillée…
« L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre ce réchauffement ou, tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent. » Laudato ‘si n°23
Comment, personnellement, je participe d’une certaine manière à cet état de fait ? J’en demande pardon.
Prière pour travailler au bien commun.
Le pape François, dans son encyclique Laudato’si fait prendre conscience que tout est lié : la relation de l’humanité avec la nature ne saurait être séparée de celle qu’elle entretient avec les autres êtres humains et avec Dieu. « Paix, justice et sauvegarde de la création » sont indissociables. Il invite à 3 attitudes.
« La conversion écologique implique gratitude et gratuité, c’est-à-dire une reconnaissance du monde comme don reçu de l’amour du Père… la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures… . Elle conduit le croyant à développer sa créativité et son enthousiasme. » (Laudato’si n° 220)
Je fais mémoire d’initiatives pour habiter la terre autrement qui me réjouissent. Et moi, quel changement concret pourrais-je introduire dans mon style de vie, en vue d’une sobriété heureuse ?
Je parle au Seigneur de mon désir pour demain.
Je peux terminer ce temps de dialogue avec le Seigneur en écoutant le chant ‘Laudato’si
Je m’installe confortablement et fais silence en moi, me disposant à la rencontre avec le Seigneur. Je demande la grâce d’un cœur ouvert.
Jn 8, 12 De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »
Je regarde l’œuvre de François-Xavier de Boissoudy, intitulée « Jésus ».Il s’agit d’un lavis d’encre sur papier. Les couleurs: une dominante de noir et de blanc mêlée de touches de couleur…
Les lignes, le flou…
Le personnage: Jésus, légèrement incliné…une lumière souligne son profil, éclaire son visage…
Selon l’artiste lui-même: « Il n’y a plus aucun sujet pour moi sans cette lumière présente dans le monde (…) une lumière douce et bienveillante, silencieuse, épousant la réalité charnelle. Elle n’aveugle pas, elle n’anéantit pas, elle révèle. »
Je laisse mon regard se poser…je contemple…je me laisse toucher par ce qui émane de cette contemplation…Jésus, lumière du monde…notre salut…
La lumière est souvent évoquée dans la Bible: Moïse et le buisson ardent (Ex3,1-7)…l’étoile qui guide les mages (Mt 2,9-10)…Paul sur le chemin de Damas (Ac 9,3-8)…
Lumière de Dieu qui transforme la vie de ceux qui la croisent…
Lumière qui chasse les ténèbres…qui rassure quand la vie est obscurcie par les soucis, les peines…
Je fais mémoire de cette lumière dans ma vie…
« Vous êtes le sel de la terre (…) Vous êtes la lumière du monde (…) que votre lumière brille devant les hommes » (Mt 5)
Et moi?
Est-ce que je révèle au monde la saveur du Royaume de Dieu?
Est-ce que je transmets cette lumière qu’est le Christ? Comment?
J’en parle à Jésus, mon ami, ma lumière, mon salut…Et je lui confie une demande, un merci…selon ce que j’ai découvert.
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »
Nous fêtons cette semaine la Présentation au Temple, fête de la lumière, comme le rappelle le nom plus commun de cette journée, la chandeleur, en lien avec les chandelles, utilisées dans la procession ouvrant la célébration… L’Église, avec le Pape Jean Paul II, a fait de cette journée, depuis 1997, la journée mondiale des consacrés.
Je me dispose à la prière en me mettant à l’écart. En cette fête de la lumière, j’allume une bougie, un lumignon et en contemple la flamme, fragile, colorée, mobile…Cette flamme peut-être petite, qui éclaire néanmoins, qui réchauffe.
Je lis lentement le texte de l’Évangile, en imaginant la scène.
Le départ de Marie, de Jésus et de Joseph de Bethléem à Jérusalem. La fatigue de Marie, peu de jours après l’enfantement ; la fragilité de Jésus, nouveau-né ; la présence discrète, protectrice et aimante de Joseph.
L’arrivée de la Sainte Famille au Temple. Le contraste entre la modestie de l’étable et la splendeur du Temple.
L’achat, par Joseph d’un couple de tourterelles à un comptoir, à l’entrée du Temple…offrande prescrite aux gens modestes.
Syméon, poussé au Temple par l’Esprit, confiant et patient…J’imagine la silhouette, le visage, le regard du vieillard.
Syméon qui reçoit le petits-enfants dans ses bras.
Et je termine en écoutant les paroles de Syméon
Je m’arrête sur un moment du texte pour me laisser rejoindre, déplacer, peut-être…
A proximité de la fête des consacrés, je fais mémoire des consacré(e)s, qui ont pu marquer mon chemin de foi. Je prie le Seigneur pour qu’il aide tous les consacrés dans leur mission et qu’il suscite de nouvelles vocations.
Je peux terminer par cette prière de Benoît XVI.
O Marie, Mère de l’Église,
Je te confie toute la vie consacrée,
afin que tu obtiennes pour elle
la plénitude de la lumière divine:
qu’elle vive dans l’écoute
de la Parole de Dieu,
dans l’humilité de la suite
de Jésus ton Fils et notre Seigneur,
dans l’accueil de la visite
de l’Esprit Saint,
dans la joie quotidienne
du magnificat,
pour que l’Église soit édifiée
par la sainteté de vie
de tes fils et de tes filles,
dans le commandement de l’amour.
Amen.
Le mot grec βῆμα / bêma, « tribune » « marche », désignait dans la Grèce antique la tribune aux harangues, au-dessus d’une estrade, d’où les orateurs s’adressaient au peuple assemblé.
Devant la photo de ce lieu, où St Paul a annoncé l’Evangile aux Corinthiens, nous pouvons prendre un temps de prière, en faisant mémoire de cet apôtre des nations dont nous fêterons la conversion cette semaine.
Nous nous mettons en présence du Seigneur et lui demandons d’être là pour lui, avec tout notre être.
Nous faisons d’abord mémoire de qui était st Paul
Juif pharisien de langue grecque, citoyen romain, il est né à Tarse. C’est d’abord un persécuteur zélé de la nouvelle secte juive qui se réclame de Jésus de Nazareth. Jusqu’au jour où le Christ lui-même lui apparaît sur le chemin de Damas. « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? »
Complètement retourné par cette vision, il deviendra un voyageur infatigable pour annoncer le Christ mort et ressuscité aux hommes et femmes de son temps.
Les Actes des Apôtres relatent comment il fût envoyé en mission depuis Antioche par la communauté à l’écoute de l’Esprit Saint : « Mettez-moi à part Barnabé et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés ». (Ac 13, 1-3). Ont suivi 3 voyages missionnaires à travers l’Asie Mineure et la Grèce, puis un dernier déplacement vers Rome, capitale de l’empire.
Je considère cette figure de st Paul, sa rencontre avec le Christ, sa mission d’annonce de l’Evangile auprès des païens. Et moi, quels sont les moments où le Seigneur m’a parlé ? Quelle Bonne nouvelle je souhaite annoncer ? Est-ce que je cherche à mon tour à faire connaitre celui en qui je crois ?
Nous mobilisons notre imagination pour nous rendre présent à la vie de Paul
Nous l’imaginons affrontant la fatigue et les dangers des voyages, utilisant les moyens de communication de l’époque (voies romaines, bateau…). Ecoutons son récit dans la 2ème lettre aux Corinthiens :
« Trois fois, j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit sur l’abîme. Voyages à pied souvent, danger des fleuves, dangers des brigands, dangers de mes frères de race, dangers des païens, dangers dans la ville, dangers dans le désert, dangers sur mer, dangers des faux frères ! Fatigues et peine, veilles souvent ; faim et soif, jeûne souvent ; froid et dénuement ; sans compter tout le reste, ma préoccupation quotidienne le souci de toutes les églises. » (2 Co 24-27)
Mosaïque de St Paul prêchant à la bêma de Bérée (Veria non loin de Thessalonique)
Nous l’imaginons annonçant l’Evangile aux juifs de la diaspora et à tous, à temps et à contretemps, adaptant son discours à son auditoire.
Comme sur cette mosaïque à Bérée en Grèce où il reçoit un accueil favorable jusqu’à ce que des gens de Thessalonique viennent jeter le trouble et le faire quitter la ville. (Ac 17,10-15).
Nous imaginons la joie partagée avec ceux qui accueillent sa parole et aussi les épreuves endurées à cause de ceux qui lui font opposition. Ecoutons ce qu’il dit aux Anciens d’Ephèse à Milet, en relisant sa vie :
« J’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et au milieu des épreuves que m’ont valu les complots des juifs. Je n’ai rien négligé de ce qui pouvait être utile ; au contraire, j’ai prêché, je vous ai instruits, en public comme en privé ; mon témoignage appelait et les Juifs et les Grecs à se convertir à Dieu et à croire en notre Seigneur Jésus…. Je n’attache d’ailleurs vraiment aucun prix à ma propre vie ; mon but, c’est de mener à bien ma course et le service que le Seigneur Jésus m’a confié : rendre témoignage à l’Evangile de la grâce de Dieu. » (Ac 20 19-21.24)
Je considère l’engagement de Paul au service du Christ et les fruits : la naissance de communautés chrétiennes tout autour du bassin méditerranéen. Et moi, qu’est ce que le Christ a changé dans ma vie ? Quel choix ai-je fait à cause de l’Evangile ? Quelles joies ou quelles difficultés ont accompagné ce choix ?
Nous écoutons maintenant les mouvements provoqués par cette méditation
Qu’a suscité en moi ce regard sur Paul et son action ? Qu’est-ce qui jaillit de mon cœur ?
Une action de grâces pour cet homme, disciple du Christ, porteur de la bonne nouvelle qui s’est transmise jusqu’à moi ?…
Ou bien une demande de pardon pour mon manque de foi ou de persévérance?…
Ou encore le désir de mieux vivre de l’Evangile, d’en témoigner… d’aller vers les autres pour l’annoncer à mon tour?…
J’en parle au Seigneur
Je termine ce temps en disant la prière du pape François à st Paul :
« Paul, notre guide et frère bien-aimé, obtiens-nous une foi profonde, une espérance ferme, un amour brûlant pour le Seigneur afin que nous puissions dire avec toi : ‘Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi’. Aide-nous à devenir des apôtres qui servent l’Église avec une conscience pure, des témoins de sa grandeur et de sa beauté au milieu des ténèbres de notre temps. Avec toi nous louons Dieu, le Père dans les cieux ! ‘A lui la gloire, dans l’Église et le Christ Jésus pour tous les âges et tous les siècles’. »
Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »
En ce dimanche l’Eglise nous invite à méditer un passage de l’évangile de Jean chapitre 1, 29-34. Voici quelques repères pour nous y aider.
L’art de voir : D’abord Jean le Baptiste voit Jésus venir vers lui. Puis par deux fois Jean affirme à ceux qui l’interrogent sur son identité : « J’ai vu ! »
Je me représente la scène et j’essaie de regarder Jésus qui vient vers Jean. Qu’y a-t-il à voir ? Comment je l’imagine ? Je demande la grâce de voir Jésus venir à ma rencontre dans les échanges et les actions de ce jour.
« Voici l’Agneau Dieu » déclare Jean le Baptiste. Cette expression est assez énigmatique, déjà même pour les contemporains de Jean et encore plus pour nous qui ne sommes pas en contact régulier avec des agneaux !
Si je devais désigner Jésus à quelqu’un, avec quels mots je le ferais ? Voici le messie ? Voici mon Sauveur ? Voici mon ami ?… Je réfléchis durant la journée sur les noms que je voudrais donner à Jésus et je lui demande de mieux le connaître pour l’aimer davantage.
Humilité du témoin Jean est un personnage étonnant. Alors qu’il en impose par ses paroles et ses gestes, il sait rester à sa place de serviteur. Il n’hésite pas à dire à tous qu’il n’est pas le Messie : il est juste le messager. Et drôle de messager qui reconnaît qu’il ne connaissait pas celui qu’il devait annoncer. Quelle foi ! Quelle confiance profonde dans la parole entendue.
Je demande la grâce d’être enraciné dans la même confiance que Jean
L’Esprit Saint : Dans son évangile, au moment de la visitation, Luc nous rapporte la rencontre entre deux futures mamans. « Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. Telle mère, tel fils ! Jean le Baptiste agit comme sa mère : il sait reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint et il a pour vocation de témoigner de l’identité de Jésus.
Je rends grâce au Seigneur qui a suscité la famille de Jean et je lui demande de pouvoir à mon tour être messager de ce Dieu qui vient pour nous sauver
Avant de conclure ce temps avec la Parole, je partage au Seigneur, comme à un ami, le désir qu’éveille en moi cette scène. Quelle demande je lui fais ? Quelle joie je pourrai lui exprimer ?
Le songe des rois mages, cathédrale d’Autun. (XIIème)
« Avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. » (Matthieu, 2, 12)
Je prends le temps de me mettre à l’écart pour prier. Je cherche à quitter l’agitation de mes activités habituelles, pour faire intérieurement silence et me rendre disponible. Je dis au Seigneur ma joie de demeurer en Lui et de me mettre à son écoute. Je demande la grâce de l’attention, pour percevoir les signes que le Seigneur me fait.
Je prends le temps de contempler ce chapiteau qui a traversé les siècles. Je rends grâce pour l’habileté, le talent du sculpteur qui a ciselé la pierre avec foi.
Je suis sensible à la douceur de la scène rendue par les nombreuses lignes courbes : cascade des demi-cercles sur le tissu qui recouvre les trois rois, arrondi de l’oreiller, lignes délimitant les ailes de l’ange recouvertes d’écailles aux lignes harmonieuses, cercle de l’auréole, ordre calme de la chevelure de l’ange, retenue par un bandeau circulaire…
Je cherche à m’installer moi-aussi dans cette douceur…
Je m’arrête sur les trois mages. Couchés côte à côte, ils donnent une image de paisible unité. La tradition populaire a représenté les divers continents à travers les trois rois, souvent distingués par leur race et leur couleur de peau
Je prends le temps de goûter, avec cette scène paisible, cette évocation de la paix universelle, promesse du Seigneur à attendre dans l’Espérance mais aussi appel à ma responsabilité pour me faire artisan de paix.
Je contemple maintenant l’ange, ses gestes…Le messager de Dieu continue d’indiquer le chemin en pointant un index vers l’étoile. Et il veut attirer l’attention d’une des mages dont il effleure la main avec délicatesse. Ce roi s’éveille, ouvre les yeux, quand les deux autres sont toujours endormis.
Je goûte, à travers cette caresse de l’ange, sur la main du roi, la délicatesse de Dieu, sa bienveillante discrétion.
Je prends le temps, maintenant de m’adresser au Seigneur, certain de la qualité de son attention et de son écoute.
Je peux lui partager les moments où j’ai ressenti un signe de sa part, où je me suis senti touché par lui. Si je n’ai pas de telles expériences, je peux le prier pour qu’il me rende plus attentif, plus réceptif à sa présence.
Le Seigneur me fait aussi signe à travers le prochain. Je peux évoquer ceux qui m’ont rendu le Seigneur présent. Je nomme aussi ceux qui traversent des difficultés, où ils ont tant besoin de ressentir la présence aimante du Seigneur.
Je termine en rejoignant l’Église universelle, dont tant de fidèles, aujourd’hui, prient la prière que Jésus nous a laissée : « Notre Père… »
Voici une prière qui pourrait exprimer nos souhaits et nos voeux pour cette nouvelle année qui commence. Qu’elle en éclaire et oriente mon quotidien. Que nous soyons des porteurs de la Lumière.
Je peux la redire lentement et m’arrêter sur un ou deux versets qui me rejoignent particulièrement.
Je regarde ce qui fait mon quotidien et l’habite, mes différents lieux de vie et d’engagement et demande la grâce de discerner comment répondre personnellement à ces défis et laisser l’Esprit guider mon coeur et mes actes.
J’accueille avec confiance l’inconnu du temps qui vient, sûr.e de la présence aimante et fortifiante du Seigneur à mes côtés.Je le lui partage.
J’ai vu des montagnes sans neige, des océans qui se déchainent J’ai vu des petits ruisseaux devenir des fontaines J’ai vu des fous d’amour marcher dans le vent Des peuples se lever et réveiller le printemps
J’ai vu des hommes qui se battent, Qui se bougent parce que la Terre est dans le rouge J’ai vu des marchands d’inutile, De l’argent facile et des désirs futiles J’ai vu le soleil se voiler, des enfances volées, des rêves s’envoler J’ai vu des guerres et aussi des colombes
J’ai vu des matins sombres et des nuits étoilées Des lueurs dans la pénombre, et des feux s’allumer J’ai vu dans leurs yeux la détresse, le stress et la tristesse J’ai vu la tendresse, des regards s’illuminer par la beauté d’un geste J’ai vu, des coeurs se durcir, Des visages se fermer et des portes s’ouvrir J’ai vu la méfiance, des absences, La défiance, et des témoins d’espérance J’ai vu des armes, des larmes, des drames et des sourires J’ai vu la joie et les colères qui grondent
J’ai vu des orages, des barrages, des grillages Des oiseaux sortir de leur cage, voler au-dessus des nuages J’ai vu des hommes accablés, oubliés, confinés J’ai vu une flamme dans leurs yeux, l’amour comme un feu J’ai vu des des blessures, des fractures, Des fissures, des brûlures, des déchirures, des dictatures
Et j’ai lu des mots qui rassurent J’ai vu des enfants chanter et d’autres Pleurer, des blés germer et des graines geler J’ai vu des prisons dorées, Des matelas de fortune, la loi des marchés et les biens qu’on consume J’ai vu des mains qui tremblent, Qui attendent qu’on leur tende la main J’ai vu des nuits sans fin, Des lourds matins et la lumière au bout du chemin, J’ai vu des espoirs déçus, Des rêves déchus, des gens abbatus, des voies sans issue Et j’ai vu la vie reprendre le Dessus, parce qu’on s’est battus, on a tenu J’ai vu le souffle du monde
Oh oh oh Oh oh oh oh Oh oh oh Oh oh oh oh
Voici le souffle du monde Marche avec moi mon dieu Voici le souffle du monde Marche avec moi mon dieu Au coeur de ce monde
Je m’installe le corps détendu, je respire plusieurs fois profondément, je repose mon esprit et fais silence en moi pour me disposer à ce temps de rencontre avec le Seigneur à travers une œuvre d’art.
D’abord je prends le temps de contempler ce tableau, de le laisser venir à moi, je me laisse faire, je me laisse toucher au cœur, apprivoiser par lui. Toutes les lignes courbes expriment une grande douceur, la tête, les cheveux, le dos, les bras de Marie.
Je vois d’abord le centre, source de lumière, les deux visages.
Les yeux de Marie sur l’enfant, son regard intérieur,
Les bras tendus, l’enfant dans ses mains, la distance pour mieux contempler son fils et découvrir le don de Dieu
Je regarde son visage heureux et paisible, confiant, souriant
Sa bouche entrouverte semble prononcer des mots à l’enfant qu’elle vient de mettre au monde
J’observe le visage de l’enfant, ses yeux fixant ceux de sa mère. Les deux regards, les deux sourires respirent la vie .
Je me laisse toucher par la courbure du dos de Marie, tout son corps porté en avant, se tourne vers le nouveau-né
Je repère aussi le mouvement souligné par le pan du manteau, il accentue la pliure de la jambe et met en valeur le mouvement du genou et l’arrière du pied.
Je me laisse toucher par tout le haut du corps penché en avant et les bras tendus , avancés dans un mouvement d’offrande.
Marie comblée de grâces accueille le don de Dieu et en fait don, l’offre au monde.
En écho de cette scène j’écoute des extraits de « Au nom de la mère » d’Erri De Luca, paroles intérieures de Miriam à la naissance de Ieshu.
Comment cette scène me rejoint-elle ?
Je peux prendre le temps de contempler la lumière, les grâces et les dons reçus, ces talents qui m’ont été confiés, pour que je laisse le Seigneur s’incarner en moi et être son témoin .
Je demande au Seigneur de faire grandir ma foi et j’en parle avec lui comme avec un ami .
Je termine ce temps de prière en disant : Notre Père