
Au lendemain de la fête du corps et du sang du Christ où nous avons entendu le récit de la multiplication des pains, nous contemplons la mosaïque bien connue de Tabgha, l’un des lieux reconnus comme celui de la multiplication des pains.
Nous y voyons les pains et les poissons, seules ressources disponibles détenues par les disciples pour nourrir la foule…
Le mosaïste a figuré les deux poissons, mais n’a représenté que quatre pains…La mosaïque est au pied de l’autel et donne à voir les offrandes. Le cinquième pain est le pain eucharistique, sur l’autel.
Je contemple la simplicité de la composition, symbolique de la simplicité de l’offrande, « fruits de la terre et du travail de l’homme ». Les poissons donnés par le lac de Tibériade, et le pain, blé transformé par la main de l’homme.
Et moi, de quoi fais-je offrande habituellement ? Que pourrai-je offrir de plus.
Je contemple ce panier rustique qui contient les pains. Sa forme évoque aussi le ciboire. Je m’arrête à la modestie du signe, qui dit le sacrifice du Christ, bien loin des fastes des sacrifices d’animaux au Temple de Jérusalem.
Et moi, quelle est ma relation à l’eucharistie ? A quoi suis-je sensible : intimité avec le Christ, communion avec les frères qui partagent le pain eucharistique, nourriture spirituelle qui m’invite à « devenir ce que j’ai reçu ? ».
Je fais mémoire de la multiplication des pains, de la sollicitude du Christ qui répond à nos besoins essentiels. Je m’associe aussi par la prière à tous les pèlerins qui vivent l’eucharistie en ce lieu de mémoire.
Et moi, comment est-ce que je me sens relié à l’Église universelle, à travers le temps et l’espace ?
Après avoir partagé au Seigneur mes intentions personnelles, je termine par cette prière.
Dieu créateur et notre Père, Loué sois-tu pour le pain donné chaque jour, Sans même attendre nos demandes : Tu sais bien ce qu’il nous faut Et tu entends les mots secrets de notre faim. Béni sois-tu pour le vin de nos joies Et pour l’amitié partagée au cours de nos repas. Ton Fils Jésus a connu lui aussi Les joies simples et vraies de l’existence humaine : Joie d’accueillir l’hôte à notre table, Joie d’être accueilli comme Dieu même, Béni sois-tu pour Jésus qui nous rassemble Comme jadis il rassembla sur la montagne la foule venue l’écouter. Pour tous il multiplie le pain de la vraie vie, Le pain d’une parole qui fortifie Et le vin d’un bonheur sans prix.
Convive à la table des pécheurs Il a partagé le sort des exclus de son peuple, Mais sa présence a réjoui les cœurs libérés. Invités à son banquet d’alliance, Nous sommes encore trop peu Les affamés du pain véritable, Celui qui donne la vie au monde. Que ton pain soit en nous levain de résurrection, Nourriture de l’humanité nouvelle ! Qu’il fasse de nous une communion de frères et de sœurs aux mains ouvertes vers les millions de vivants tenaillés par la soif et la faim, Des hommes et des femmes qui te prient Avec les mots révélés par Jésus notre frère :
NOTRE PÈRE…