
« Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ce petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » (Matthieu, 10, 42)
Je me dispose à la prière en contemplant cette photo. Je m’arrête sur ce cadre paisible : les rectangles de boue, patiemment travaillés par l’homme ; l’eau calme, qu’aucune brise ne vient troubler ; quelques dépôts blanchâtres, prometteurs de la fleur de sel…Mon attention se fixe sur ces deux chaises paillées, insolites…sont-elles en attente d’une visite ? Verront-elles sans tarder des promeneurs y faire halte, le temps d’un échange ? Sont-elles définitivement abandonnées, comme si toute perspective de conversation était perdue…Elles sont disposées côte-à-côte, et non vis-à-vis…
Et qu’en est-il alors, de ma propre demeure ? Où sont les chaises destinées à l’accueil ? Comment sont-elles disposées ? Je fais mémoire des dernières visites reçues…Visites souhaitées, et donc joyeuses…Visites un peu importunes où j’ai dû me forcer à l’accueil… Visites espérées qui ne se sont pas concrétisées, et qui me laissent dans le regret …
Je fais aussi mémoire des lieux qui m’ont accueilli, des chaises où je me suis assis chez autrui. De quoi puis-je rendre grâce ? Qu’ai-je pu partager ? Qu’ai-je reçu ? Qu’ai-je pu donner ?
Je laisse remonter en moi les textes bibliques, les pages d’Évangile, où se vit l’hospitalité.
Je termine en m’adressant au Seigneur qui n’a cessé d’accueillir. Je demande pardon pour les occasions ratées, je rends grâce pour les échanges vrais et profonds et je demande au Seigneur de m’aider à oser la rencontre.