
La fête de la dormition de la Vierge est instituée en Orient, dès le VIème siècle. Dans les écrits du Nouveau Testament, la vierge est mentionnée une dernière fois lors de la Pentecôte. (Actes, 1,14). Les écrits apocryphes ont rapidement évoqué la fin de la vie terrestre de Marie. On y trouve toujours les éléments suivants. Un ange annonce à Marie sa mort, paisible et sereine, tel un endormissement. De là vient le terme « Dormition ». Pour y assister, les apôtres, en mission d’évangélisation dans le monde, sont amenés miraculeusement par des anges.
Au moment de l’endormissement de Marie dans sa mort, son âme quitte son corps. À cet instant, le Christ apparaît. Il prend dans ses bras l’âme de Marie, représentée sur les images par un bébé en signe de sa pureté. Il amène l’âme dans le Royaume de Dieu. Les apôtres célèbrent les obsèques de Marie. À la fin, les anges emmènent le corps de Marie au Paradis où son corps retrouve son âme.
L’Église catholique, se fondant sur cette tradition, va progressivement instituer le dogme de l’Assomption, solennellement proclamé par le Pape Pie XII en 1950.
Je prends un temps de contemplation de cette icône, dans le silence, et je demande la grâce de me tourner vers le Christ, dans l’attente du salut.
J’observe la composition de la scène, les différents plans, les personnages, le jeu des couleurs.
La scène se passe en extérieur, dans la ville, Jérusalem, sans doute, suggérée par l’architecture. Il ne s’agit pas d’une scène intimiste, mais d’un signe donné pour le monde.
Le premier plan horizontal évoque le monde terrestre. La couleur ocre rouge suggère la terre dont l’humanité est tirée. Les mains de la vierge sont cachées par son manteau rouge, couleur du sang qui évoque notre finitude.
Le second plan vertical inscrit le Christ dans une mandorle bleue, symbolisant le monde céleste, divin. La stature du Christ domine, centre de l’icône. Le Christ porte sur son côté gauche – côté du cœur- l’âme de Marie, représentée par un bébé emmailloté de blanc, symbole de pureté. Au sommet de l’icône, dans un cercle parfait porté par deux anges, l’âme de Marie rejoint son corps. Assomption de Marie, vie tout entière assumée, dans la grâce de la résurrection.
Les divers personnages suggèrent l’humanité rassemblée autour de Marie, figure de l’Église : Pierre à sa tête, Paul à ses pieds, d’autres apôtres portant une auréole, mais aussi, des hommes et des femmes, à notre image. Je me rends attentif aux attitudes de ces divers personnages : leur recueillement, leur émotion, la tendresse de leurs regards
Je me tourne alors vers le Seigneur, guidé par Marie.
« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon la parole. » (Luc, 1, 38)
« Sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur. » (Luc, 2, 51)
Et moi ? Quelle place à la Parole, dans ma vie ? Quelle est ma fidélité dans sa fréquentation, sa méditation ?
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jean, 1, 5)
Et moi ? Comment est-ce que je me tiens face à la volonté du Seigneur ?
Marie, désormais près de son fils, intercède pour nous.
Quels sont celles et ceux que je confie, aujourd’hui, à son intercession ?
Assomption chez les catholiques, dormition chez les orthodoxes…Marie est pour ces deux confessions chrétiennes, figure d’unité. Alors que l’Église orthodoxe connaît aujourd’hui bien des turbulences, je prie Marie pour la paix et l’unité.
Je peux terminer en disant cette prière du Père Léonce de Grandmaison, SJ (1868-1927)
Sainte Marie Mère de Dieu gardez-moi un cœur d'enfant pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses. Un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion. Un cœur fidèle et généreux qui n'oublie aucun bien et ne tienne rancune d'aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble aimant sans demander de retour, joyeux de s'effacer dans un autre cœur devant votre divin Fils.