Prier avec des photos

Steve Mc Curry est un photographe américain, né à Philadelphie, en 1950.

Connu pour ses clichés de reporter de guerre, il a parcouru le monde entier. Il propose des clichés de combats, de destruction, mais il s’attarde aussi devant des paysages spectaculaires et sur des modes de vie menacés de disparaître.

Derrière l’instant saisi par l’appareil, il pénètre la profondeur d’un être. Il dit d’ailleurs de lui-même : « je suis un conteur visuel, pas un journaliste. ».

Voici deux photographies mettant en scène l’enfance et la jeunesse, rapportées d’Asie et d’Orient.

Je me dispose à la prière, prends le temps de faire silence en moi, m’extrais de mon environnement pour prendre le temps de la contemplation de ces deux photos

Je prends le temps d’observer ces deux photos, mettant en scène un adulte et un enfant. Je m’attarde sur les couleurs, les lignes de la composition, sur les visages et, notamment, sur les regards.

Un adulte dont on ne voit pas le visage a installé un jeune enfant sur un vélo.

  • Un adulte dont on ne voit qu’une partie du torse et les bras. Ses mains fermes tiennent le guidon.
  • L’enfant au regard profond, fixant l’horizon, curieux et interrogateur.
  • Le vélo dont on perçoit qu’il a déjà beaucoup servi, sur un chemin caillouteux et cahotant.
  • L’axe vertical du guidon, les trois triangles dessinés par le guidon, le tissus rouge et les bras de l’adulte donnent une grande stabilité à l’ensemble de la scène.
  • Le jeu des couleurs bleu, rouge et blanc confère à la scène un dynamisme

Un adulte solidement assis sur le sol accueille entre ses genoux un enfant endormi.

  • Les deux ovales du turban immaculé et des bras protecteurs enserrant l’enfant donnent à la scène beaucoup de sérénité.
  • La sérénité de la composition est accentuée par l’abandon confiant de l’enfant entre les jambes de son aîné.
  • La même couleur blanche des vêtements de l’adulte et de l’enfant suggère l’unité qui règne entre les deux personnages.
  • L’adulte, au visage buriné, à la barbe blanche, aux membres et mains noueux, qui disent une vie déjà avancée, une expérience déjà longue. Le regard, tout intérieur se fait méditation sur le chemin déjà parcouru et sur la promesse de l’avenir portée par l’enfant
  • L’enfant à la peau lisse, et aux cheveux noirs, évoque la santé, la vigueur pour affronter une vie non encore écrite, peut-être en train de se rêver

Deux images, donc, de la relation adulte / enfant…

Un adulte (un père ?) qui conduit l’enfant tout en le mettant devant lui, face à la route qui s’ouvre à lui. Il se fait présence sécurisante, mais le choix du photographe qui coupe le visage de l’adulte, suggère aussi une forme d’absence qui permet de donner toute sa place à l’enfant.

Un adulte (un père ? un grand-père) qui protège l’enfant, qui le garde pendant son sommeil. Ses mains le retiennent-elles, ou sont-elles prêtes à s’ouvrir pour que l’enfant choisisse son propre chemin ?

Ces deux images peuvent donner à penser sur la relation éducative, sur la nécessaire articulation entre la nécessité de protéger et la nécessité de préparer à l’autonomie.

Dans ma prière, maintenant, je contemple la relation d’alliance à laquelle Dieu m’invite.

Dieu qui nous conduit, comme un Père. « Tu l’as vu aussi dans le désert : le Seigneur ton Dieu t’a porté, comme un homme porte son fils, tout au long de la route que vous avez parcourue. » (Dt, 1, 31)

Dieu qui prend soin de nous comme une mère. « Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. » (Isaïe, 49,15)

Dieu Créateur, qui, nous confie sa création pour que nous la gérions en toute liberté. Au 7ème jour, Il se repose…Il se repose aussi sur nous, les hommes et femmes, pour que nous devenions co-créateurs. « Dieu a créé l’homme comme la mer a fait les continents, en se retirant » (Hölderlin)

Je peux alors faire mémoire, dans ma relation au Seigneur, des moments où je me réfugie en lui, comme cet enfant abandonné entre les jambes de son aîné et des moments, où je me sens appelé à aller de l’avant, comme ce jeune enfant, sur la bicyclette, tout en restant relié. 

Je peux alors demander au Seigneur sa protection, ou lui confier une décision que je prends…

Pour terminer, je dis le début du psaume 70.

En toi, Seigneur, j'ai mon refuge : 
Garde-moi d'être humilié pour toujours.
 Dans ta justice, défends-moi, libère-moi, 
Tends l'oreille vers moi, et sauve-moi.
Sois le rocher qui m'accueille, toujours accessible ; 
 Tu as résolu de me sauver : ma forteresse et mon roc, c'est toi !
Mon Dieu, libère-moi des mains de l'impie, 
Des prises du fourbe et du violent.
Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, 
Mon appui dès ma jeunesse.
Toi, mon soutien dès avant ma naissance, 
Tu m'as choisi dès le ventre de ma mère ; 
Tu seras ma louange toujours !
Pour beaucoup, je fus comme un prodige ; 
Tu as été mon secours et ma force.
 Je n'avais que ta louange à la bouche, 
Tout le jour, ta splendeur.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s