
L’artiste peintre Jacques Chéry est un chrétien d’Haïti né en 1928. Par son art de style « primitif », il cherche à éclairer ce qui se vit dans son pays à la lumière de la Parole du Dieu vivant.
Pour commencer ce temps de prière, je me tourne vers le Seigneur pour lui demander de discerner à mon tour ce qui, dans la vie du monde d’aujourd’hui, défigure l’homme et la création et ce qui a le goût de l’Evangile.
Regardons l’ensemble de cette tapisserie : elle est lumineuse, colorée, entourée d’un arc en ciel, signe de l’Alliance de Dieu avec son peuple. Elle est composée de 3 bandes verticales et de 3 bandes horizontales délimitant 9 petites scènes. Dans la bande centrale se tient Jésus, vêtu de rouge. Les autres scènes, en bas et en haut, sont des scènes de la vie quotidienne.
Au centre, l’arbre dont les racines puisent dans la mer et s’élève jusqu’au ciel ; Jésus y est crucifié, dépouillé de ses vêtements. La présence du serpent rappelle la présence du mal et du péché qui défigure l’humanité. Mais cet arbre de la croix, avec ses feuilles et ses nombreux fruits est aussi un arbre de vie.
A sa droite, l’on peut reconnaitre l’épisode de Jésus chassant les marchands du Temple, ce qui lui vaudra d’être arrêté, jugé et condamné.
A sa gauche, Jésus porte un auréole et est entouré de bêtes sauvages ; c’est le Christ ressuscité, vainqueur du mal ; il apporte la paix pour tous les êtres vivants.
En bas, se trouve la mer sombre et agitée et 3 scènes qui décrivent des situations où les droits humains sont bafoués : situation d’émigration, de guerre, de compétition. La violence et la souffrance caractérisent ces scènes de ténèbres.
Mais même là, l’artiste a inséré une lumière d’espoir, un geste de solidarité, une main tendue… Et dans certains cas, il a placé le Christ, reconnaissable à sa tunique rouge, aux côtés des victimes, ployant par exemple sous les coups des soldats.
En haut, les 3 scènes sont plus lumineuses. Au centre, le sommet de l’arbre de vie et dessous la création telle que Dieu la voulue, harmonieuse et bonne. A gauche, des hommes et des femmes accueillant les 10 commandements et leur traduction actuelle dans les droits de l’Homme. A droite, un repas festif, avec abondance des fruits, diversité des convives et joie du service.
Après cette vue d’ensemble, je me laisse attirer par l’une ou l’autre scène, et j’en choisis une que je regarde plus attentivement, dans ses détails.
Puis je réfléchis :
A quelle situation actuelle, cette scène me renvoie-t-elle ?
Qu’est-ce qu’elle éveille en moi comme sentiment ?
Qu’est-ce qui manifeste une foi en la vie, une charité en actes, une espérance ?
Quel lien pour moi avec l’Evangile ? Quelle parole de Dieu éclaire ce que je vois ?
Comment cela me rejoint-il personnellement ? Comment cela me déplace ?…
Après ce temps, je me tourne à nouveau vers le Seigneur pour lui dire ce que j’ai dans le cœur : un désir d’agir, une prière d’intercession, un merci, un pardon…
Et je termine en disant un Notre Père.