Chaque année, en notre qualité de Chrétiens, nous célébrons le mystère central de notre foi: la Mort-Résurrection de Jésus; chaque année, nos voisins juifs célèbrent la Pâque juive, fête de la commémoration de leur libération, de la protection de Dieu lors de leur exode de l’Egypte.
Les liens entre les deux fêtes sont profonds. Pâques, fête de libération, nous vient de la fête juive.

Les Rameaux que nous avons fêtés hier ouvrent la Semaine Sainte. Cette fête fait mémoire de ces jours où Jésus fut acclamé comme un roi par les habitants de Jérusalem qui le saluaient avec des palmes, avant d’être condamné à mort comme un malfaiteur. Les « rameaux » de feuillage toujours vert, bénis par le prêtre, rappellent que la vie ne finit pas.
Prenons le temps de contempler ce vitrail
Remarquons : les couleurs, les personnages, leur position
Remarquons aussi : Jésus sur l’âne

Les disciples qui l’accompagnent

Les branches et les vêtements à terre

La foule qui acclame

Avec cette foule qu’avons-nous à dire, à proclamer, à chanter ?
Prenons un temps de silence et de méditation.
Lecture de la lettre de Saint Paul apôtre aux Philippiens (2, 6-11)
Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.
« Aujourd’hui nous sommes en plein paradoxe. D’un côté nous sommes remplis de joie. Quand Jésus entre à Jérusalem, de grandes foules se réjouissent. Le voilà enfin, le Sauveur tant attendu ! Le Messie est là ! La Rédemption est en cours.
Mais de l’autre côté, nous avons entendu le triste récit du Seigneur rejeté, souffrant mis à mort: c’est la Passion. Le dimanche des Rameaux est aussi le dimanche de la Passion. C’est un moment solennel, empreint de gravité.
Ces deux « entrées » avaient pour motif l’amour de Dieu, ce même amour qui a amené Jésus à être obéissant au Père jusqu’à la croix, pour racheter la désobéissance d’Adam, payer le prix de nos péchés, et sauver l’humanité du désespoir et de l’injustice.
Voilà donc la solution du paradoxe. La source de notre tristesse, c’est notre péché, le péché du monde. Mais la source de notre joie, c’est l’amour du Christ, la raison même pour laquelle Jésus était prêt à souffrir, et la puissance qui, par le sacrifice de la croix, remporte la victoire sur le mal. De cette manière, les chrétiens peuvent toujours vivre le paradoxe du dimanche des Rameaux, et peuvent toujours trouver la joie, la joie de l’amour infini du Christ, en proie aux douleurs les plus atroces.
Père Joël-Laurent Vanborre
Concluons ce temps de prière par la prière reçue de Jésus lui-même :Notre Père
Bonne semaine sainte !