Nous avons fêté ce dimanche 27 décembre la Sainte Famille. Et le pape François a décrété, par sa lettre Patris Corde, une année spéciale St Joseph, du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021. Il nous rappelle que « nous pouvons trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficulté. »
Nous pouvons prier à partir d’un extrait de cette lettre du Pape, et de la contemplation de la figure de Joseph.

Je me dispose à la lecture de ce texte. Je prends le temps de m’installer, dans le silence.
Père dans l’accueil Joseph accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux paroles de l’Ange. (…)
Bien des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent celle de la déception et de la révolte. Joseph laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses yeux, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire. Si nous ne nous réconcilions pas avec notre histoire, nous ne réussirons pas à faire le pas suivant parce que nous resterons toujours otages de nos attentes et des déceptions qui en découlent.
La vie spirituelle que Joseph nous montre n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille. C’est seulement à partir de cet accueil, de cette réconciliation, qu’on peut aussi entrevoir une histoire plus grande, un sens plus profond. Semblent résonner les ardentes paroles de Job qui, à l’invitation de sa femme à se révolter pour tout le mal qui lui arrive, répond : « Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur » (Jb 2, 10).
Joseph n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement engagé. L’accueil est un moyen par lequel le don de force qui nous vient du Saint Esprit se manifeste dans notre vie. Seul le Seigneur peut nous donner la force d’accueillir la vie telle qu’elle est, de faire aussi place à cette partie contradictoire, inattendue, décevante de l’existence.
La venue de Jésus parmi nous est un don du Père pour que chacun se réconcilie avec la chair de sa propre histoire, même quand il ne la comprend pas complètement. Ce que Dieu a dit à notre saint : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20), il semble le répéter à nous aussi : « N’ayez pas peur ! ». Il faut laisser de côté la colère et la déception, et faire place, sans aucune résignation mondaine mais avec une force pleine d’espérance, à ce que nous n’avons pas choisis et qui pourtant existe. (…)
Loin de nous, alors, de penser que croire signifie trouver des solutions consolatrices faciles. La foi que nous a enseignée le Christ est, au contraire, celle que nous voyons en saint Joseph qui ne cherche pas de raccourcis mais qui affronte “les yeux ouverts” ce qui lui arrive en en assumant personnellement la responsabilité.
L’accueil de Joseph nous invite à accueillir les autres sans exclusion, tels qu’ils sont, avec une prédilection pour les faibles parce que Dieu choisit ce qui est faible (cf. 1 Co 1, 27). Il est « père des orphelins, justicier des veuves » (Ps 68, 6) et il commande d’aimer l’étranger.[20] Je veux imaginer que, pour la parabole du fils prodigue et du père miséricordieux, Jésus se soit inspiré des comportements de Joseph (cf. Lc 15, 11-32).
Je contemple la mosaïque du songe de Joseph. La main de l’ange tendrement posée sur l’épaule de Joseph. J’imagine la délicatesse de la voix, qui murmure à l’oreille de Joseph.

Je lis le texte une première fois.
Je le relis, en notant les expressions qui reviennent, qui se répondent.

J’imagine ce qui peut traverser l’esprit et le cœur de Joseph, lorsqu’il apprend que Marie est enceinte, lorsqu’il entend le message de l’ange, lorsqu’il décide de prendre Marie chez lui…
Je fais mémoire d’événements de ma vie, inattendus, peut-être difficiles, que j’ai du mal à accueillir. Quels sont les mouvements qui m’habitent ?
Je les présente, simplement, au Seigneur dans la prière et demande la force de l’esprit pour me réconcilier avec tel ou tel élément de mon histoire et pour accueillir chacune et chacun sans condition.
Avec l’Église, je dis le Notre Père, en m’arrêtant un peu plus longuement sur « que ta volonté soit faite » et « pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé. ».