« La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. » (Ezéchiel 34,16)
« …Si quelqu’un se trouve sans Dieu, sans pensée, sans images, sans mots, reste du moins pour lui ce lieu de vérité : aimer son frère qu’il voit. S’il ne parvient pas à aimer, parce qu’il est noué dans sa détresse, seul, amer, affolé, reste du moins ceci : de désirer l’amour. Et si ce même désir lui est inaccessible, à cause de la tristesse et de la cruauté où il est comme englouti, reste encore qu’il peut désirer de désirer l’amour. Et il se peut que ce désir humilié, justement parce qu’il a perdu toute prétention, touche le cœur du cœur de la divine tendresse… » Maurice Bellet (Incipit)
A la lecture de ce texte, je contemple le Christ comme le mendiant de notre amour. Dans son infinie patience et le respect extrême de mes blessures, le Seigneur ne cesse d’avoir le désir de me rejoindre dans mes obscurités, pour m’empêcher de me perdre davantage.
Qui que je sois, j’ai du prix à ses yeux et si ma capacité d’amour vacille, le Seigneur, Lui, croit en moi, et va jusqu’à se baisser pour me rechercher…
Et sauvegarder en moi ce qu’il reste d’amour.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure…
(Ps 22)
Sous le regard du Seigneur, je me rends attentif(ve) à tout ce qui fait ma vie et je m’interroge sur les refus d’amour qui m’habitent :
Est-ce que je reconnais la présence du Christ dans les plus délaissés de la société ? Le Christ, dans celui qui mendie sur le trottoir ! Le Christ, dans ce malade que plus personne ne visite ! Le Christ, dans ce migrant croisé à la paroisse !
« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » (Mt 25,45)
Le Christ est-il absent de ma vie et de mon entourage ?… encore un peu présent dans ma vie… ?
Et le Seigneur m’attend toujours sans se lasser…Il ne revendique rien, Il attend avec patience.
Je lève les yeux vers Lui et je Lui demande de me libérer de tout ce qui m’entrave et me tient éloigné(e) de Lui et de mes frères.
Jésus, berger de toute humanité
Dans « Fratelli tutti », le Pape François nous invite à la rencontre concrète de l ‘autre :
« Sur l’amour envers tous, nous n’acceptons pas d’excuses, nous ne prêchons pas des complaisances confortables. Le Seigneur n’a pas été complaisant, Il n’a pas fait de concessions, Il nous a demandé l’extrémisme de la charité. C’est l’unique extrémisme chrétien autorisé : l’extrémisme de l’amour. »