« L’acrobate » de l’église abbatiale d’Anzy-le-Duc XII° S

« Le chemin mène en haut l’homme avisé,Le détournant d’en bas, du séjour des morts. » (Livre des Proverbes, 5, 24)
Je contemple cet homme, au corps souple, léger. Il s’arrache à la pesanteur, se tourne vers le haut, tout en gardant une main fermement attachée au sol.Il cherche à échapper aux forces du mal, représentées par les deux serpents qui tentent de l’enserrer.
Ceux-ci veulent le tirer vers bas. Je contemple la beauté et la grâce de la personne humaine faite à l’image de Dieu.
Je m’arrête sur ce qui, dans ma vie, me tient, légitimement enraciné dans cette terre où je dois m’engager ; sur ce qui risque de m’entraîner « vers le bas », forces de la mort ; sur mes efforts pour me tourner vers le haut, converti, « retourné » par l’appel de la Parole du Seigneur
En ce temps de déconfinement progressif, je suis, intérieurement sensible, aux craintes qui m’habitent, aux légitimes sécurités que je cherche et à ma disponibilité au mouvement retrouvé. Comment cultiver une souplesse pour articuler gestes barrières et gestes de fraternité, appels à la rencontre ? Comment, tel l’acrobate, trouver l’équilibre entre la nécessaire prudence et la liberté féconde de la relation ?